Le temps des Fêtes apporte son lot de livraisons de colis suremballés, remplis de styromousse. Dans la foulée des emplettes de Noël, des entreprises québécoises proposent des solutions.

Afin de protéger ses produits de soins corporels livrés aux consommateurs, l’entreprise québécoise Attitude a opté pour des billes d’amidon végétal, au lieu de bulles de styromousse.

« Pour nous, c’est très important de proposer une solution intégrée […] et de garder une solution environnementale d’un bout à l’autre », dit Hans Drouin, vice-président recherche et développement chez Attitude.

Faites à base de maïs, de blé ou d’amidon de patate, ces coquilles d’emballage en Biofoam se désintègrent au contact avec l’eau, sans contaminer les eaux souterraines, explique M. Drouin. Leur fournisseur canadien, Bio-Foam Enviro-Fill, privilégie les ingrédients qui ne sont pas destinés à l’alimentaire, précise-t-il.

C’est certain que tout ce qu’on fait a une empreinte, mais on a essayé de trouver la solution qui va permettre aux gens de recevoir un produit en bon état, tout en limitant les impacts sur la planète.

Hans Drouin, vice-président recherche et développement chez Attitude

Les commerces ont dû réinventer leurs processus d’emballage avec l’augmentation des livraisons de colis au cours de la pandémie. « Il faut adapter notre packaging à cette demande », note M. Drouin.

Faire les bons gestes

« Ça devrait être la norme de faire de l’écoconception. Il faudrait arrêter d’avoir à chercher quel emballage sur les tablettes est le plus vert », estime Geneviève Dionne, directrice écoconception et économie circulaire chez Éco Entreprises Québec (EEQ).

Selon elle, les entreprises devraient travailler « conjointement » pour mettre en place « des bases communes et des standards ». La spécialiste admet que les décisions sur le plan des emballages ne sont pas « si faciles que ça », considérant les « effets pervers » et les « angles morts » de chaque solution de rechange.

Les billes d’amidon végétal qu’utilise Attitude ont leurs bémols, indique-t-elle. « On utilise une ressource agricole pour produire un polymère biodégradable. En termes d’analyse de cycle de vie, on n’est pas gagnant du tout », lance Geneviève Dionne.

Même si ça se dissout dans l’eau, ça va quelque part. Ces résidus peuvent poser certains enjeux au niveau de l’environnement. Il faut arrêter de penser que des emballages vont disparaître magiquement parce qu’on les convertit par des applications compostables ou biodégradables.

Geneviève Dionne, directrice écoconception et économie circulaire chez Éco Entreprises Québec

Les emballages représentent en moyenne 10 % de l’empreinte environnementale totale d’un produit, selon des analyses d’écoconception, souligne Geneviève Dionne. EEQ observe des améliorations subtiles dans les emballages utilisés par les entreprises, comme la réduction de la masse et du volume et l’augmentation des taux de récupération.

Pour assurer une deuxième vie, la simplification des produits d’emballage est primordiale, notamment par la réduction de la colle et de l’encre et l’uniformisation des matériaux utilisés, explique Geneviève Dionne.

Bon coup : l’entreprise Simons priorise maintenant « des boîtes plus petites et réfléchies pour le produit à l’intérieur, avec moins de rembourrage », souligne-t-elle.

« Grâce à notre centre de distribution automatisé et à l’acquisition de machines permettant d’évaluer le volume des boîtes d’expédition, nous sommes en mesure de réduire le plus possible l’emballage des commandes web, confirme Yannick Vial, vice-président senior e-commerce, numérique et marketing de Simons, par courriel. Chaque boîte est mesurée et coupée sur mesure afin d’assurer une densité et une efficacité optimales lors de l’expédition de celle-ci. Nous avons également remplacé nos matériaux de protection en plastique par du carton recyclé. »

PHOTO FOURNIE PAR SIMONS

L’entreprise Simons priorise maintenant des boîtes plus petites et réfléchies pour le produit à l’intérieur.

De nombreuses solutions écoresponsables d’emballages sont donc proposées sur le marché. « Il y a beaucoup plus de travail à faire dans les usines sur l’énergie, l’eau, les rejets et le transport », selon Geneviève Dionne. À l’approche de Noël, elle invite la population à oublier la surconsommation et à considérer davantage l’empreinte écologique des cadeaux.

Écrivez-nous pour faire partager vos « idées vertes »