Un record de chaleur en novembre a été battu samedi après-midi à la station météorologique d’Environnement Canada à l’aéroport Montréal-Trudeau. Le mercure a en effet atteint 24,3 °C, éclipsant de près de deux degrés l’ancien record de 22,4 °C enregistré le 10 novembre 2020.

Quant à l’ancien record quotidien de Montréal, soit 21,1 °C, atteint le 5 novembre 1938, il a été tout simplement pulvérisé.

« Les patrons météorologiques en altitude favorisent la poussée d’une masse d’air anormalement chaude partant quasiment du Texas pour arriver à nos latitudes », indique le météorologue Dominic Martel d’Environnement Canada.

Ces températures anormalement chaudes durent, comme on le sait, depuis plusieurs jours. « En plus, les conditions, samedi, étaient très favorables à Montréal parce que le ciel était dégagé. Cela a vraiment aidé », a poursuivi le météorologue.

Ailleurs au Québec, Trois-Rivières a égalé un record pour le mois de novembre (22,2 °C) alors que plusieurs autres stations locales ont enregistré des records quotidiens. C’est notamment le cas à Québec, Roberval et Bagotville, a poursuivi M. Martel.

Peu d'effets sur la saison de ski

Le temps doux des derniers jours ne devrait pas, par ailleurs, retarder le calendrier d’ouverture des stations de ski du Québec.

C’est ce qu’a indiqué Yves Juneau, président et directeur général de l’Association des stations de ski du Québec (ASSQ) au cours d’une entrevue téléphonique avec La Presse, samedi après-midi.

« Si nous étions rendus autour du 20 novembre, il y aurait plus d’inquiétude dans l’air. Mais lorsqu’on regarde à long terme, on voit que cette belle période va se terminer. Alors, on en profite dans nos préparatifs pour la saison, que ce soit avec le fauchage des pistes ou les derniers entretiens à faire sur les remontées mécaniques. Ce beau temps facilite le travail sur le terrain. »

S’il y a un petit effet négatif, il se trouve chez les propriétaires de stations dont la prévente des abonnements s’est amorcée en octobre-novembre, indique M. Juneau. « Les gens n’ont pas la tête au ski », dit-il. Mais la situation n’est pas catastrophique, ce ralentissement se situant sous la barre des 5 %.

Au contraire, affirme M. Juneau, les deux années de pandémie que le Québec vient de traverser ont favorisé une augmentation des activités hivernales dont ont bénéficié les stations de ski alpin. « Nous avons eu une hausse de l’achalandage de 4,2 % en 2020-2021 et une autre hausse de 3 % en 2021-2022, dit-il. Nous nous attendons encore une fois à une bonne année. »

L’ASSQ compte 74 stations membres dans tout le Québec. Par tradition, dit Yves Juneau, c’est à la station Mont-Saint-Sauveur que la saison commence. À Mont-Tremblant, lit-on sur le site internet, le début de la saison est fixé au 24 novembre.

Vers un retour à la normale

La période de températures pratiquement estivales des derniers jours est sur le point de s’achever, indique Dominic Martel.

Ce dimanche, Environnement Canada prévoit un maximum de 18 °C à Montréal avec des averses. Dès mardi, il faut s’attendre à un retour des températures correspondant à la normale, soit 8 °C. « À plus long terme, on voit des refroidissements sous les normales à compter du 12 novembre », poursuit M. Martel.

Selon Yves Juneau, les stations de ski pourront alors commencer à fabriquer de la neige de façon mécanique au cours des nuits plus froides. « Auparavant, les canons à neige pouvaient être utilisés à partir de - 7 °C, dit-il. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, on peut commencer à fabriquer de la neige à - 3, - 4 °C. »