(Montréal) La réforme du système québécois de collecte des matières recyclables sera pilotée par Éco Entreprises Québec (ÉEQ), tandis que celle de la consigne sera confiée à l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB).

La Société québécoise de récupération et de recyclage (Recyc-Québec) a annoncé mardi avoir confié le rôle d’« organisme de gestion désigné » à ces deux organisations.

Éco Entreprises Québec, qui regroupe les entreprises mettant en marché contenants, emballages et imprimés, était jusqu’à maintenant responsable du seul financement de la collecte sélective.

En vertu de la réforme annoncée en 2020 par le gouvernement Legault, l’organisme assumera désormais aussi la gestion du système, selon le principe de « responsabilité élargie des producteurs », qui veut qu’une entreprise mettant en marché un produit soit responsable de l’ensemble de son cycle de vie.

« On est favorables à ça, c’est dans la logique des choses », a réagi Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets.

« Donner ça à une autre organisation, ça aurait créé un clone d’Éco Entreprises Québec », a-t-il ajouté, précisant que la transparence du système et la traçabilité des matières sera primordiale.

« Ce n’est pas un chèque en blanc », a prévu M. Ménard.

La réforme de la collecte sélective entrera progressivement en vigueur d’ici le 31 décembre 2024.

Réforme de la consigne

La réforme du système québécois de la consigne, elle aussi annoncée en 2020, entrera pour sa part en vigueur à partir de novembre 2023.

La consigne sera élargie dans un premier temps à tous les contenants de boisson prête à boire de 100 millilitres à 2 litres, qu’ils soient en plastique, en verre ou en métal ; puis d’ici 2025 aux contenants multicouches, utilisés notamment pour les produits laitiers et les jus réfrigérés — la consigne privée sur les bouteilles de bière brunes, qui sont réutilisables, demeurera inchangée.

L’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB), qui sera chargée de piloter cette réforme, est un organisme récent créé par les entreprises et organisations qui mettent sur le marché les boissons dont les contenants seront assujettis à la consigne élargie, elle aussi basée sur le principe de « responsabilité élargie des producteurs ».

« C’est aussi une bonne nouvelle », a estimé Karel Ménard, se réjouissant que l’organisation désignée « regroupe à peu près tôt le monde » — en font partie l’Association des brasseurs du Québec, le Conseil des industriels laitiers du Québec, l’Association des négociants embouteilleurs de vin, le Conseil de la transformation alimentaire du Québec et l’Association canadienne des boissons.

L’AQRCB dispose de délais « très, très, très courts » pour mettre la réforme de la consigne en place, souligne toutefois M. Ménard.

« Dans le cas de la collecte sélective, les infrastructures sont là, mais pour la consigne, tout est à faire », indique-t-il.

« On met tout en place pour être prêts », a déclaré à La Presse Martin-Pierre Pelletier, président du conseil d’administration de l’AQRCB, se disant toutefois préoccupé par l’ampleur de la tâche.

« On fait face au défi de créer un organisme, d’embaucher du personnel », en plus d’avoir à mettre sur pied le système de gestion des contenants qui seront récupérés, énumère-t-il.

L’AQRCB mettra d’ailleurs sur pied prochainement deux nouveaux projets pilotes, qui viendront compléter l’expérience acquise par ceux menés en 2021.

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  • 3400
    nombre d’entreprises mettant en marché contenants, emballages et imprimés au Québec
    source : Éco Entreprises Québec