Une entreprise canadienne est probablement responsable d’une partie du pétrole à bord du pétrolier Safer, d’après une enquête de Greenpeace. Le Safer est abandonné dans la mer Rouge depuis 2015 avec plus de 1 million de barils à bord et pose des « risques environnementaux imminents ».

À l’été 2021, l’Agence France-Presse a rapporté que le Safer s’était mis à couler et à fuir, laissant une nappe de pétrole le long de la côte du Yémen.

L’Organisation des Nations unies (ONU) évalue les coûts de l’opération de sauvetage du navire à 80 millions US, une somme qu’elle a annoncé avoir amassée en août dernier seulement.

Dans une enquête publiée mardi, Greenpeace révèle que des multinationales occidentales, incluant l’albertaine TransGlobe Energy Corporation, sont « probablement responsables » d’une partie des 1,1 million de barils de combustible contenus dans le navire. Les autres incluent des géants comme ExxonMobil et Sinopec.

Greenpeace demande à ces pétrolières de financer l’opération de sauvetage du navire. L’organisation demande aussi à ce qu’elles soient « tenues responsables de tout dommage résultant du Safer, y compris l’indemnisation des dommages humanitaires et environnementaux et les interventions en cas de marée noire ou d’explosion ».

Selon Greenpeace, « malgré les milliards de dollars que ces grandes compagnies pétrolières ont gagnés […], aucune n’est intervenue pour aider » jusqu’à présent. TransGlobe a rapporté des profits de 24,9 millions US au premier trimestre de 2022.

Se disant « profondément préoccupé par les risques environnementaux imminents et les risques humanitaires potentiels que présente le pétrolier Safer », le Canada a annoncé au début du mois qu’il allait accorder 2,5 millions de dollars à l’opération de sauvetage.

La Presse a demandé au gouvernement fédéral s’il entendait refiler la facture à TransGlobe à la lumière des révélations de Greenpeace. Nous avons également envoyé des questions à la pétrolière. Ni l’un ni l’autre n’avait répondu au moment de publier.