(Hamrine) Le réservoir d’un barrage dans le centre de l’Irak, connu sous le nom de lac Hamrine, est quasi-asséché en raison d’une chute des précipitations et une réduction du débit de l’eau arrivant de l’Iran voisin, a indiqué vendredi un haut responsable.

Le dossier de l’eau est capital pour l’Irak, pays semi-désertique de 41 millions d’habitants. Bagdad accuse régulièrement ses voisins, notamment la Turquie et l’Iran, d’être responsables d’une réduction du débit de l’eau arrivant dans le pays, en raison notamment de la construction de barrages en amont sur les fleuves.

« Il y a une forte baisse du niveau de l’eau : les réserves actuelles s’élèvent à 130 millions de mètres cubes, tandis que la capacité habituelle est de deux milliards de mètres cubes », a indiqué vendredi à l’AFP Aoun Dhiab, haut conseiller du ministère des Ressources hydriques, interrogé au sujet du lac Hamrine.

Avec seulement quelques marres d’eau subsistant à travers le périmètre du lac, un photographe de l’AFP sur le site a pu voir vendredi une terre craquelée et sèche.

Le lac, servant de réservoir à un barrage du même nom dans la province de Diyala, est alimenté par le fleuve Sirwan, parti d’Iran. Côté irakien, en amont de Hamrine, se trouve également le barrage de Darbandikhan.  

Derrière cet assèchement, « plusieurs facteurs », a assuré M. Dhiab. « Des années de sécheresse, des quantités de pluies réduites », a-t-il dit, évoquant également « les mesures prises en Iran voisin pour dévier des cours d’eau et créer des barrages. »

Le responsable a assuré que le phénomène s’était produit par le passé. « En 2009 c’était un assèchement total, il n’y avait plus qu’un cours d’eau », a-t-il dit.

Il a pointé du doigt l’impact sur la région agricole de Diyala. « Il n’y a pas d’autres sources d’eau dans la province – les quantités arrivant dans le lac Hamrine sont celles qui sont utilisées », a-t-il dit.

Pour renflouer le lac, M. Dhiab a espéré « des pluies importantes qui feront de l’année prochaine une année fertile ». Les autorités interpellent aussi régulièrement les pays voisins pour augmenter le débit de l’eau arrivant en Irak.

La Banque mondiale (BM) a estimé qu’en l’absence de politiques adaptées, l’Irak pourrait connaître d’ici 2050 une chute de 20 % de ses ressources en eau douce disponible.

Début mai, le directeur du barrage de Hamrine, Chaabane Eifane, assurait que le barrage de Darbandikhan allait libérer une partie de son eau pour renflouer partiellement le lac.

« La réserve (d’eau) à Hamrine est de 10 % de ce qu’elle est habituellement » a-t-il précisé.