Près d’un millier de personnes ont manifesté vendredi à Montréal, à l’occasion du Jour de la Terre, pour réclamer des actions plus fortes des gouvernements pour préserver les écosystèmes et freiner le réchauffement de la planète.

« Aux arbres citoyens », « Changez le système, pas le climat » ou encore « Arrêtez de jeter de l’huile sur le feu », clamaient différentes affiches.

Le cortège composé de gens de tous âges et de quelques figures politiques s’est ébranlé de l’Hôtel de Ville de Montréal à destination de la Tour de la Bourse, avec un détour par le centre-ville, au son de slogans comme « Legault, tu dors, la planète brûle encore ».

Les manifestants ont notamment critiqué le projet de troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis de la « Coalition Anti-Avenir Québec » et la récente autorisation par Ottawa de la plateforme d’extraction pétrolière Bay du Nord, au large de Terre-Neuve.

Les marcheurs ont à un moment ralenti le pas pour entonner « On avance lentement, comme le gouvernement ».

Quelques slogans hostiles aux corps policiers ont fusé lorsque le cortège est passé devant le quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Justice climatique, justice sociale

Rita Sissi Enriquez, 7 ans, était venue « pour la planète Terre » avec sa mère Sarah Leroyer, restauratrice, préoccupée notamment par les enjeux touchant l’eau et l’exploitation des animaux.

Lila-Mae Talbot, qui les accompagnait, a jugé les gouvernements « décevants » avec leurs « positions pétrolières ».

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Lila-Mae Talbot avec Rita Sissi Enriquez, 7 ans, et sa mère Sarah Leroyer.

Il faut « bannir les énergies fossiles », une industrie qui reçoit des milliards de dollars des banques canadiennes et du gouvernement fédéral, a déclaré à La Presse Shirley Barnea, porte-parole de Pour le futur Montréal, un des groupes qui ont organisé la manifestation.

Imaginez si on prenait cet argent pour soutenir nos communautés !

Shirley Barnea, Pour le futur Montréal

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Shirley Barnea, porte-parole de l’organisation Pour le futur Montréal

L’imminence des élections provinciales québécoises est l’occasion de rappeler que le dérèglement du climat rend les moins nantis plus vulnérables, souligne Shirley Barnea.

« Des milliardaires font des voyages touristiques de 11 minutes dans l’espace et polluent autant que beaucoup d’entre nous pendant toute une vie », s’indigne la cégépienne.

Face aux changements climatiques, un modèle économique « très différent » et la réduction des inégalités s’imposent, pour Pascal Dubois, venu manifester avec son chien Sherlock.

« Avec la crise climatique, on s’en va droit dans le mur », dit-il.

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Pascal Dubois et son chien Sherlock

Des manifestations similaires étaient prévues également à Québec, Ottawa, Saguenay, Trois-Rivières, Rouyn-Noranda et Salaberry-de-Valleyfield.

Qu’est-ce que le Jour de la Terre ?

Le Jour de la Terre « marque l’anniversaire de la naissance du mouvement écologiste moderne », explique le réseau Earth Day, qui réunit les mouvements nationaux de quelque 190 pays. Le premier Jour de la Terre a été célébré en 1970, aux États-Unis, à l’initiative du sénateur du Wisconsin Gaylord Nelson, mobilisant des millions de personnes à travers le pays contre les marées noires, le plomb dans l’essence, les pesticides, les industries polluantes, ou encore la disparition des espèces. Cette mobilisation a conduit à la création de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis et à l’adoption de différentes lois environnementales.

En savoir plus
  • 14 millions
    Subventions versées chaque minute dans le monde aux énergies fossiles en 2020, soit 7500 milliards de dollars pour l’année
    source : Fonds monétaire international