(Montréal) Québec solidaire (QS) demande au gouvernement du Québec de devancer de cinq ans, soit de 2035 à 2030, la fin de la vente des véhicules à essence.

Et face à l’incapacité prévue du Québec d’atteindre ses objectifs climatiques constatée par la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, la deuxième opposition à l’Assemblée nationale demande aussi au gouvernement d’interdire la publicité des véhicules les plus polluants comme les véhicules utilitaires sport (VUS) et les camions.

La responsable de Québec solidaire en matière d’environnement, Émilise Lessard-Therrien, croit qu’il s’agit de propositions simples et efficaces pour serrer la vis à une industrie polluante et qui ne se gêne pas pour gâcher les efforts collectifs, écrit-elle dans un communiqué publié mardi.

La députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue croit qu’il vaut la peine de s’attaquer aux publicités qui font la promotion des options les plus polluantes qui s’accaparent une bonne partie du marché et des émissions de gaz à effet de serre (GES).

La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, croit que plus la date butoir de la fin de la vente des véhicules à essence va arriver rapidement, plus les constructeurs automobiles vont offrir des options électriques. Elle invite le gouvernement à mettre de la pression sur les choix qui s’offriront aux consommateurs dans cette transition plus que nécessaire, à son avis.

Dans son rapport intitulé L’État de l’énergie au Québec 2022 publié jeudi dernier, la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal signalait qu’après que la pandémie de COVID-19 eut fait reculer les ventes de produits pétroliers de 11 % au Québec en 2020 par rapport à 2019, la consommation reviendra au niveau de 2019 si la reprise économique et les ventes de véhicules énergivores se maintiennent. Le rapport affirmait que l’engouement pour les gros véhicules et la croissance dans le transport de marchandises expliquent l’essentiel de la hausse.

En 2020, les véhicules électriques ne représentaient que 7 % du marché comparativement à 71 % pour les camions légers.

Pour sa part, l’organisme Équiterre réclame la mise en place d’un système gouvernemental de redevance-remise, qui permettrait l’octroi d’un bonus à l’acheteur d’un véhicule neuf qui consomme moins que celui qu’il possédait avant. À l’inverse, un montant supplémentaire, une taxe, serait imposé à l’achat d’un gros véhicule énergivore.