Le gouvernement du Canada veut miser davantage sur les satellites et l’observation de la Terre pour lutter contre les changements climatiques.

Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a annoncé jeudi l’investissement de 8 millions de dollars dans 21 entreprises canadiennes pour le développement d’applications axées sur l’observation de la Terre et le développement durable.

L’entreprise québécoise Lux Aerobot, qui utilise des ballons d’observation pour acquérir des images à très haute résolution dans un court laps de temps, est l’une d’elles.

Les données récoltées par ses ballons permettent entre autres de contrôler les incendies de forêt, en permettant aux autorités de savoir où se trouvent les feux en temps réels.

PHOTO FOURNIE PAR LUX AEROBOT

« Ça permet d’identifier les feux dès qu’ils sont petits pour pouvoir répondre aux incendies de forêt plus rapidement, diminuer les pertes des infrastructures […] et diminuer le CO2 émis par les incendies de forêt », a indiqué la fondatrice de l’entreprise, Katrina Albert, en conférence de presse jeudi.

En plus de son siège social au Québec, l’entreprise Lux Aerobot possède un bureau en Australie. « C’est une innovation qu’on développe ici, au Canada, mais qu’on peut ensuite exporter pour aider dans la gestion des incendies de forêt dans plein d’autres pays », a soutenu Mme Albert.

Un domaine en plein essor

L’entrée du Canada dans l’ère spatiale a été marquée par le lancement du satellite scientifique Alouette 1 en 1962.

« Soixante ans plus tard, l’acquisition et l’exploitation de données d’observation de la Terre par les satellites sont en pleine expansion et aujourd’hui on prend les moyens pour s’assurer que le Canada conserve une place de choix dans cette industrie en forte croissance », a affirmé François-Philippe Champagne.

À l’heure actuelle, le marché mondial de l’observation de la Terre par satellite est estimé à 3,3 milliards US et sa valeur devrait grimper à 7,2 milliards US au cours des 10 prochaines années. En 2018, plus de 2450 entreprises ont utilisé des données satellitaires, a indiqué M. Champagne.

Les changements climatiques au premier plan

Le Canada ne se lance pas dans l’observation de la Terre uniquement pour l’aspect économique, a précisé le ministre. Le gouvernement fédéral souhaite aussi utiliser ces données satellitaires pour lutter contre les changements climatiques.

« Dans le cas des plus récentes inondations en Colombie-Britannique, nous avons utilisé des données qui provenaient de satellites pour optimiser notre réponse et les opérations des équipes de secours », a indiqué M. Champagne.

Selon le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, le Canada doit exploiter le potentiel des technologies spatiales afin de cerner et de mesurer correctement les sources d’émissions.

« Les données que nous recueillons depuis l’espace au sujet des émissions de gaz à effet de serre, des régimes climatiques et de la couverture de glace dans le Nord sont essentielles afin de lutter adéquatement contre les changements climatiques », a déclaré M. Guilbeault par voie de communiqué.

Le gouvernement fédéral a prévu 90 millions dans le budget de 2021 pour l’observation de la Terre par satellite. Il a également accordé 20 millions à l’entreprise canadienne GHGSat pour la mesure encore plus précise des émissions de méthane.