(Libreville) Le Gabon et le Costa Rica ont plaidé lundi pour un nouvel accord international aux Nations unies pour combattre plus efficacement la criminalité transnationale liée aux espèces sauvages afin de lutter contre leur extinction et prévenir les pandémies.

Les deux pays ont repris et soutiennent dans ce sens une campagne de l’initiative End Wildlife Crime, qui regroupe des ONG, associations et personnalités menant notamment campagne à l’ONU pour un accord créant un cadre juridique international plus contraignant et répressif.  

« Les crimes contre les espèces sauvages constituent une menace pour la santé humaine et animale, entraînent l’extinction de nombreuses espèces, dégradent des écosystèmes entiers », écrit le président gabonais Ali Bongo Ondimba dans un communiqué conjoint avec son homologue du Costa Rica, Carlos Alvarado Quesada.

« Le monde subit encore de plein fouet les conséquences d’une pandémie, qui provient très probablement de la faune sauvage. On nous signale qu’il existe des centaines de milliers de nouveaux virus qui pourraient passer de la faune sauvage à l’homme.

Les deux pays — le Gabon est candidat à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en 2022 — militent auprès des autres pays pour l’introduction d’un quatrième protocole à la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée (UNTOC), quatrième protocole spécifique pour la lutte contre le trafic illicite de la faune sauvage. Les trois protocoles existants de cette Convention dite de Palerme (2000) portent sur la traite des personnes, le trafic illicite de migrants et la fabrication et le trafic illicite des armes à feu.

« Nous entrons maintenant dans une phase de négociations aux Nations unies pour que la majorité des pays adhèrent à ce protocole, c’est un grand pas à l’échelle mondiale sur la lutte contre les infractions liées aux espèces sauvages », assure à l’AFP Aurélie-Flore Koumba Pambo, conseillère scientifique à l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) du Gabon. « Ce sera un outil juridiquement contraignant pour les pays qui vont y adhérer », ajoute-t-elle à propos de cette proposition de l’initiative End Wildlife Crime.

« Il est temps de traiter les crimes contre la faune sauvage comme des crimes graves et hautement destructeurs qu’ils constituent », clament MM. Alvarado et Bongo, ajoutant que leurs deux pays « s’unissent pour demander un nouvel accord international ».  

En octobre 2020, pour éviter la multiplication des pandémies comme la COVID-19, des experts de l’ONU ont plaidé pour une réduction de l’empreinte humaine sur la nature, notamment en réduisant la déforestation et le commerce d’espèces sauvages.