(Montréal) À la veille du Sommet sur le climat, qui réunira plusieurs dirigeants mondiaux, des groupes écologistes et syndicaux pressent le gouvernement Trudeau de faire preuve de plus d’ambition et d’assurer un leadership qui va au-delà des mots en matière de lutte contre les bouleversements climatiques.

Le Sommet sur le climat du président américain Joe Biden se tiendra le 22 avril, Jour de la Terre, ainsi que le 23 avril.

Au cours d’une conférence de presse conjointe mercredi, des groupes ont cherché à accroître la pression sur le premier ministre canadien pour qu’il adopte des mesures plus vigoureuses, même si elles sont difficiles politiquement, afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, plutôt que les 3 degrés vers lesquels on se dirige actuellement.

L’objectif du Canada pour 2030 est une réduction de 30 % de ses émissions de gaz à effet de serre sous les niveaux de 2005. Mais plusieurs pensent que cette réduction de 30 % est insuffisante. Certains avancent 60 %. On s’attend à ce que les États-Unis jeudi annoncent une cible de 50 % de réduction d’ici 2030, par exemple.

« Trudeau doit arriver et sortir du carcan dans lequel il est pris, actuellement, soit de servir les volontés de l’industrie pétrolière. Il doit se tenir debout et arriver avec une cible ambitieuse qui respectera la science, une cible de réduction d’au moins 60 % d’ici 2030 de ses gaz à effet de serre par rapport à l’année 2005 », s’est exclamé Patrick Bonin, de Greenpeace Canada.

M. Bonin demande également au premier ministre Trudeau, en plus de faire sa part au nom du Canada, de soutenir les pays en voie de développement, afin qu’eux aussi puissent faire des efforts.

Les interventions suggérées touchent les transports, la fin de la vente de véhicules neufs à essence, la cessation de la dépendance aux énergies fossiles, les normes de véhicules à zéro émission et autres.

Bannir le plastique à usage unique n’est pas suffisant, a plaidé Rosalie Thibault, de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social. « De simplement bannir le plastique à usage unique est aussi efficace devant la crise [climatique] que si on avait dit, au cœur de la pandémie : prière de tousser dans votre coude. »

De son côté, le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, a plaidé pour que les travailleurs dans les industries touchées, comme les cimenteries, les mines, l’industrie pétrolière, soient soutenus. Ils doivent aussi être consultés pour trouver des moyens de rendre leur entreprise moins polluante, a-t-il proposé.