(Moscou) Une femelle léopard de l’Amour et ses trois petits, espèce féline la plus rare au monde, sont passés devant l’objectif d’un piège photographique en Extrême-Orient russe : un portrait de famille exceptionnel récompensant les efforts entrepris pour sauver ce félin menacé d’extinction.

Les quatre léopards de l’Amour, nommés ainsi en référence au fleuve qui coule entre la Russie et la Chine, ont été filmés dans un parc national qui a diffusé vendredi ces images.

On y voit les bêtes tachetées se tenir sur une hauteur rocheuse qui domine une forêt. La mère, à l’affut, ayant peut-être repéré un autre animal, sort du cadre.  

Ses petits l’observent, filmés pendant près d’une minute.  

Selon Ivan Rakov, le porte-parole du parc « Terre des léopards », situé dans la région russe de Primorié, c’est la première fois que cette femelle est filmée avec sa progéniture.  

« Nous avons découvert qu’elle a pu élever une famille », se réjouit auprès de l’AFP M. Rakov, notant qu’il s’agit de la « première portée » de cette femelle dont l’âge est estimé à quatre ans.

Selon M. Rakov, faire grandir une portée aussi nombreuse dans la taïga n’est pas une mince affaire : cela nécessite « beaucoup d’espace et de nourriture ».

Les léopards de l’Amour, réputés pour leurs qualités de grimpeurs, sont considérés comme les grands félins les plus rares au monde et se trouvent en danger critique d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Revenu d’entre les morts

Ces dernières années, les mesures entreprises par les autorités russes et chinoises contre la déforestation et le braconnage ont permis de faire remonter sensiblement leur nombre.

Leur population est actuellement estimée à plus d’une centaine d’individus en Russie, contre environ 35 il y a 20 ans. Pour Ivan Rakov, ce léopard, également connu sous le nom de panthère de l’Amour, est donc « revenu d’entre les morts ».  

« C’est un grand succès », souligne Alexeï Kostyria, en charge des espèces rares pour l’antenne russe du Fonds mondial pour la nature (WWF) dans la région.  

D’après M. Kostyria, la création de zones protégées et des efforts communs avec la Chine ont permis de sauver l’espèce du braconnage qui a désormais « pratiquement » disparu.

L’expert précise que les troupeaux de rennes, un mets de choix pour les félins, ont aussi augmenté dans cet immense territoire qui abrite également des lynx et des tigres.