(New York) Chevron est accusé d’avoir exagéré ses initiatives environnementales par trois ONG, qui ont déposé mardi une plainte devant l’autorité américaine de la concurrence, la FTC, en utilisant pour la première fois contre un groupe pétrolier une procédure destinée à lutter contre le « greenwashing ».

Earthworks, Global Witness et Greenpeace USA reprochent à Chevron d’avoir surestimé ses investissements dans les énergies renouvelables et son engagement à réduire la pollution et ainsi d’avoir induit en erreur les consommateurs.

Ces accusations sont « sans fondement », a rétorqué l’entreprise dans un message transmis à l’AFP.

C’est la première fois, selon les ONG, qu’une requête est déposée contre une société produisant des hydrocarbures en se fondant sur les « Guides verts » développés par la FTC pour déterminer ce qui relève d’informations trompeuses en matière d’environnement.

Chevron, qui a encore présenté début mars de nouveaux objectifs en termes de réduction d’émissions de carbone, « n’a consacré entre 2010 et 2018 que 0,2 % de ses dépenses d’investissement à des sources d’énergie à bas carbone », soit en moyenne 26 millions par an sur les 13 milliards dédiés aux investissements, affirment notamment les ONG.

La société a en revanche « dépensé des millions en campagnes de publicité et de marketing pour convaincre les consommateurs avec des affirmations fallacieuses sur l’impact environnemental de leurs produits », ajoutent-elles dans un communiqué.  

Elles regrettent par exemple que Chevron dise vouloir « réduire l’intensité de ses émissions » tout en continuant à augmenter ses extractions de pétrole et de gaz.

L’entreprise affirme pour sa part être « engagée dans des conversations honnêtes sur la transition énergétique ».  

« Nous prenons des mesures pour réduire l’intensité carbone de nos opérations et de nos actifs, augmenter l’utilisation des énergies renouvelables et d’outils de compensations carbone dans ses activités et investir dans les technologies à bas carbone pour développer des solutions pouvant être commercialisées », a indiqué l’entreprise dans le message transmis à l’AFP.

Lors de sa présentation début mars, le groupe s’est notamment engagé à investir plus de 3 milliards de dollars jusqu’à 2028 dans la transition énergétique.

Les compagnies pétrolières font face aux pressions grandissantes de représentants de la société civile et d’actionnaires soucieux de l’impact du changement climatique.