(Québec) Le gouvernement Legault refuse de produire et de rendre public un inventaire de la qualité des eaux souterraines pour l’ensemble des puits pétroliers et gaziers forés au Québec au cours des 20 dernières années.

Le Parti québécois (PQ) a présenté une motion formulant cette requête en Chambre, avec l’appui des autres partis d’opposition, mais la Coalition avenir Québec (CAQ) a refusé d’en débattre.

Le gouvernement dit ainsi non à une demande des groupes écologistes, qui était même appuyée par l’association qui regroupe les entreprises pétrolières et gazières du Québec.

Selon le PQ et Québec solidaire (QS), il y a un « danger » pour la qualité de l’eau des citoyens qui vivent à proximité des puits.

Cette revendication d’organismes tels que Greenpeace et Équiterre fait suite à des révélations récentes du quotidien Le Soleil : des données indiquent que la qualité de l’eau s’est dégradée dans le secteur de Murdochville, en Gaspésie, même plusieurs années après des forages exploratoires du projet Bourque.

Les groupes déplorent notamment l’absence de données sur les eaux souterraines à proximité de 19 puits forés avec la méthode de la fracturation hydraulique, sur les 31 forés dans la vallée du Saint-Laurent.

Pour sa part, l’Association de l’énergie du Québec (AEQ), qui regroupe notamment les entreprises pétrolières et gazières, appuie la demande pour des études sur la qualité de l’eau.

Dans un communiqué, l’AEQ rappelle que l’Étude environnementale stratégique du gouvernement estimait qu’il n’y avait « aucune contamination au Québec ».

L’AEQ cite un rapport sur l’état des puits inactifs qui dit que 95 puits « nécessiteront des travaux », mais que « globalement, les problématiques recensées […] ne représentent pas de danger pour la santé et la sécurité des personnes ou de menaces importantes pour l’environnement ».

Les groupes écologistes soutiennent plutôt qu’au Canada, « des dizaines de milliers de puits de pétrole et de gaz abandonnés sont toujours en attente de décontamination, la population est aux prises avec des émanations toxiques qui se présentent sous forme d’éruptions spontanées et non contrôlées, notamment de sulfure d’hydrogène qui est une substance connue pour avoir des impacts néfastes sur la santé humaine ».