Le nouveau ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada garde espoir que la 26e conférence des Nations unies sur le climat (COP26), qui s’ouvrira dimanche à Glasgow, débouche sur d’importantes avancées.

« L’approche la plus prudente, c’est de voir ça comme un continuum ; parfois, ça va mieux, parfois, ça va moins bien, mais ça ne veut pas dire que rien ne ressortira de la conférence », a dit Steven Guilbeault en conférence de presse, vendredi, à sa quatrième journée en poste et deux jours avant de s’envoler pour l’Écosse.

Différents dirigeants, dont le premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, sont passés de l’optimisme à l’inquiétude dans les derniers jours, devant le manque d’ambition de certains pays et la décision du président de la Chine, plus grand émetteur de gaz à effet de serre (GES) de la planète, de ne pas se rendre à la COP26.

Nous aurions souhaité certainement, au Canada, que le président Xi Jinping soit de la partie à la conférence de Glasgow, [mais il y aura quand même] une délégation chinoise importante.

Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique

« Il est un peu tôt pour poser un diagnostic sur ce qu’aura été la conférence, on a deux semaines très remplies devant nous », ajoute le ministre Guilbeault.

19e COP

Ancien militant écologiste, Steven Guilbeault est un habitué des conférences sur le climat des Nations unies.

« C’est ma 19e, dit-il. Ma première était la première, en 1995, à Berlin. »

Sauf qu’il jouera cette fois un rôle bien différent.

« Dans le passé, j’étais généralement assis dans le fond dans la salle avec la société civile ; là, je vais être assis à la place du Canada comme représentant et comme chef de la délégation canadienne. Il y a ce bout-là que je dois apprendre. »

Appuyé d’une équipe qu’il dit « extraordinaire », dont certaines personnes qu’il connaît « depuis quelques décennies », il se prépare activement à assumer son rôle.

« Je vous mentirais si je vous disais que nous préparer pour une conférence comme ça est facile, [mais] nous serons prêts lorsque j’arriverai dimanche à Glasgow », lance le ministre.

« Faire plus »

Considérée comme le rendez-vous climatique le plus important depuis la conférence de Paris, en 2015, la COP26 doit notamment servir à rehausser l’ambition de la communauté internationale face aux changements climatiques, de la réduction des émissions de GES aux mesures d’adaptation.

« Clairement, nous devons tous et toutes faire plus », y compris le Canada et le Québec, estime le ministre Guilbeault, qui s’attend à des négociations difficiles.

Ce n’est pas tout le monde qui est prêt à faire plus et plus vite. La négociation sert à ça, essayer de voir comment on peut amener tout le monde à faire plus et plus vite.

Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique

Steven Guilbeault estime que le Canada est redevenu un acteur important sur le plan climatique.

Il en veut pour preuve le rôle important qu’Ottawa joue dans l’atteinte d’un des objectifs « névralgiques » de la COP26 en coprésidant avec l’Allemagne le comité chargé de mettre en place un financement annuel de 100 milliards de dollars US pour aider les pays en développement à faire face à la crise climatique.

« Pendant toutes les années Harper, on ne demandait pas au Canada de coprésider un groupe de travail sur quoi que ce soit, même pas sur l’heure de la journée tellement la communauté internationale avait peu confiance en nous, raille-t-il. Ça démontre bien que les choses ont changé. »