(Nagaon) Dix-huit dépouilles d’éléphants ont été découvertes dans la jungle de l’État d’Assam dans le nord-est de l’Inde, ont déclaré vendredi les autorités, qui ont ouvert une enquête sur les causes de leur mort, imputée a priori à la foudre.

Le ministre des Forêts de l’Assam, Parimal Suklabaidya, s’est dit profondément peiné de la mort de ces animaux.  

Selon lui, les éléphants ont pu être tués par la foudre qui a frappé la réserve forestière Kandali Proposed Reserve Forest, dans le district de Nagaon, dans la nuit de mercredi à jeudi.  

« C’est extrêmement douloureux de voir les éléphants mourir ainsi. Mais nous devons attendre le rapport post-mortem pour connaître la cause exacte de leur mort », a-t-il déclaré à la presse sur place, à environ 150 kilomètres au sud-est de Guwahati, la capitale de l’État.

Le ministre en chef de l’État d’Assam, Himanta Biswa Sarma, a déclaré dans un communiqué être préoccupé de la mort d’un « si grand nombre d’éléphants ».  

Le gouvernement d’Assam a envoyé une équipe de vétérinaires dans la région des collines de Bamuni, où les éléphants sont morts dans des circonstances encore mystérieuses.  

Les vétérinaires procéderont à l’autopsie des éléphants morts et soumettront un rapport aux autorités.  

Mais certains défenseurs de l’environnement doutent que tant de bêtes aient pu être foudroyées en même temps.  

Selon l’éminent défenseur de l’environnement de l’Assam, Soumyadeep Datta, qui a bien observé les photographies diffusées par la presse, l’hypothèse de la foudre est à exclure.  

« Un empoisonnement pourrait être derrière la mort de ces éléphants », a avancé Soumyadeep Datta qui dirige l’organisation de conservation de la nature Natures’Beckon.

« Si les éléphants ne sont pas morts à cause de la foudre, le gouvernement doit veiller à ce que les coupables […] soient traduits en justice », a poursuivi M. Datta, impatient de la divulgation du rapport d’autopsie jugeant l’affaire « inquiétante ».  

« Ce genre d’incident où des éléphants sauvages sont tués par la foudre n’est jamais arrivé dans l’Assam ni dans le nord-est de l’Inde. S’il s’agit d’une tuerie, une action immédiate doit être menée pour arrêter les coupables », a-t-il déclaré.

Bibhab Talukder, également défenseur de l’environnement, dirigeant de l’organisation de protection de la faune sauvage Aaranyak, pour sa part n’exclut pas l’hypothèse de la foudre.  

« J’ai été en contact avec des activistes en Afrique […] qui m’ont dit que des incidents de nature similaire s’étaient produits où des troupeaux de cerfs avaient été tués par la foudre », a-t-il déclaré.

L’Inde abrite près de 30 000 éléphants, soit environ 60 % de la population d’éléphants sauvages d’Asie.