(Ottawa) Le porte-parole des conservateurs en matière d’environnement affirme que près de deux ans après avoir promis de planter deux milliards d’arbres en une décennie, les libéraux ont fourni peu de détails sur la façon dont cela se fera.

Le premier ministre Justin Trudeau a promis lors de la campagne de 2019 dans le cadre de sa plateforme climatique de planter deux milliards d’arbres d’ici 2030, ce qui équivaut à 200 millions d’arbres supplémentaires par an.

Pour atteindre cet objectif sur une décennie, environ 33 millions d’arbres devraient entrer dans le sol chaque mois au cours d’une saison de plantation et sur une période de neuf ans, la cadence devrait atteindre environ 37 millions d’arbres.

« Presque deux ans après cet engagement, ils agissent toujours comme s’ils avaient encore 10 ans », a déclaré le porte-parole conservateur en matière d’environnement, Dan Albas.

La plantation n’a pas eu lieu en 2020 et cette année. Le gouvernement a lancé un appel pour des projets qui pourraient démarrer ce printemps, après que le ministre des Ressources naturelles, Seamus O’Regan, a annoncé qu’il consacrerait 3 milliards au programme.

C’est environ 2,78 milliards de moins que ce que le Directeur parlementaire du budget suggère qu’une telle entreprise pourrait coûter.

Un porte-parole de M. O’Regan a affirmé que le ministère recherchait des organisations expérimentées dans la plantation d’arbres qui ont des terres et plus de 5000 arbres excédentaires sécurisés « pour profiter de la fenêtre d’opportunité qui s’approche rapidement pour la plantation d’arbres ».

« Les premiers arbres seront dans le sol ce printemps », a écrit Ian Cameron dans un communiqué, affirmant que plus de 120 demandes ont été reçues et que des accords pourraient être signés en mai.

Le nombre exact de ces arbres qui iront dans le sol cette saison sera bientôt dévoilé, selon Ressources naturelles Canada.

Le ministère a déclaré que les contrats sont en cours de finalisation et que le processus est confidentiel, mais que les Canadiens peuvent s’attendre à recevoir une mise à jour sur l’engagement.

L’industrie veut de la prévisibilité

La Western Forestry Contractors’Association, un groupe de défense qui représente les pépinières de semis, les forestiers-conseils et les entrepreneurs en plantation d’arbres en Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario, a déclaré que certains de ses membres ont pu rassembler des sites, des fonds et des semis pour planter environ 2,3 millions d’arbres en Colombie-Britannique.

En ce qui concerne la promesse libérale, le directeur général John Betts a déclaré que le message adressé aux gouvernements fédéral et provinciaux est que l’industrie est prête à faire ce qu’il faut pour obtenir plus d’espace de pépinière, augmenter sa main-d’œuvre pour répondre à la demande, pourvu que le volume demeure constant.

« Nous ne voulons pas de hauts et de bas », a-t-il affirmé.

Outre ce qui sera planté cette saison, Ressources naturelles Canada prévoit concevoir un programme de plantation à plus long terme.

M. Albas a déclaré que des questions subsistaient sur le coût par parcelle de plantation, en particulier dans les zones urbaines, ainsi que sur l’emplacement du terrain.

« Le gouvernement a fait une promesse politique pendant la campagne sans avoir aucune idée de la façon avec laquelle il procéderait et a essentiellement remis cela à la bureaucratie », a soutenu le porte-parole conservateur.

L’Association des produits forestiers du Canada a déclaré qu’elle avait offert ses conseils au gouvernement libéral dans l’élaboration du programme, lui suggérant de se tourner vers les acteurs de la foresterie, de la conservation ainsi que des groupes autochtones qui ont de l’expérience en plantation.

« Vous ne pouvez pas simplement dire : “Nous allons planter deux milliards d’arbres”. Les détails ici comptent », a affirmé le président-directeur général Derek Nquart, qui a ajouté que le gouvernement semble adopter une approche inclusive.

Les semis peuvent mettre plusieurs années à pousser en fonction de l’espèce d’arbre, a-t-il indiqué, et il faut du temps pour préparer les fournitures et travailler pour s’assurer que ce qui est planté survit.

Le gouvernement prévoit que la plantation de ces deux milliards d’arbres retranchera jusqu’à deux millions de tonnes par an des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, car ils séquestrent le carbone.

Le ministère s’attend à ce qu’à mesure que les arbres arrivent à maturité, le programme réduise les émissions de gaz piégeant la chaleur jusqu’à 12 millions de tonnes par année d’ici 2050, au moment où le Canada est censé atteindre des émissions nettes nulles.