(Edmonton) Le gouvernement fédéral injecte 5 millions dans la recherche sur les incendies de forêt, qui se font de plus en plus fréquents et dévastateurs en raison des changements climatiques.

Les feux de brousse qui se sont déclarés à la fin de l’année dernière en Australie ont fait au moins 34 morts, tué environ un milliard d’animaux et consumé plus de 5000 bâtiments. Le réchauffement planétaire est en bonne partie à blâmer pour le temps chaud et sec qui a exposé l’Australie à cette catastrophe. Et les experts en incendies signalent que le Canada n’est pas à l’abri d’un sort similaire.

Bon nombre des outils de recherche et des connaissances sur les incendies de forêt au Canada datent de plusieurs décennies déjà, ce qui rend le comportement du feu dans les denses forêts boréales du pays plus difficile à prévoir de nos jours.

Cet investissement du gouvernement canadien provient d’une enveloppe de plus de 151 millions consacrée à la stratégie de sécurité civile, annoncée dans le budget de 2019.

Il financera la formation de 68 experts issus de programmes de maîtrise, de doctorat et de recherche postdoctorale. Il doit permettre la mise sur pied d’un nouveau réseau de recherche canadien sur les incendies de forêt en collaboration avec le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Les membres du réseau travailleront en tandem avec le partenariat canadien pour la science des incendies de forêt, basé à l’Université de l’Alberta, peut-on lire dans le communiqué du ministère des Ressources naturelles, qui précise également que cette initiative figurait parmi les recommandations du Plan directeur pour une science des incendies de forêt au Canada.

Ce plan, préparé il y a deux ans par une équipe pancanadienne d’experts, signale « un déficit de recherche qui met en péril la sécurité du public », tandis que « les incendies sont de plus en plus intenses, et les experts prédisent que la superficie brûlée annuellement pourrait doubler d’ici la fin du siècle ».

« Nos saisons des feux sont maintenant plus longues, et les feux sont plus destructeurs et plus dangereux », a reconnu le ministre des Ressources naturelles, Seamus O’Regan, dans le communiqué publié mercredi.

Du côté du Québec, la saison a déjà pris une ampleur démesurée. La Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) rapporte que la province a connu deux fois plus d’incendies que la moyenne des dix dernières années à pareille date.