(Ottawa) Le plan d’action environnemental des libéraux est la dernière victime de la pandémie de COVID-19.

En entrevue à La Presse canadienne, le ministre de l’Environnement, Jonathan Wilkinson, a affirmé que certains projets de ce plan d’action, dont l’interdiction de certains plastiques à usage unique, seront probablement retardés en raison du coronavirus.

M. Wilkinson a toutefois assuré que le gouvernement demeure fermement engagé à respecter son programme environnemental, qui était un élément central de la campagne électorale des libéraux en 2019. Il a par contre admis que les efforts pour freiner la pandémie ralentiront l’habileté du gouvernement à remplir ses objectifs environnementaux.

« Nous avons poursuivi notre travail sur un certain nombre d’éléments, mais d’autres ont dû être reportés », a-t-il dit.

En décembre, M. Wilkinson a déclaré au monde que le Canada mettrait à jour ses objectifs d’émissions d’ici l’automne 2020, comme l’exige l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

En janvier, M. Wilkinson était convaincu que le Canada disposait des preuves nécessaires pour interdire certains plastiques à usage unique en 2021.

Le ministre affirme que les libéraux prévoient toujours d’atteindre ces deux objectifs, mais qu’ils ne s’engageront pas à respecter le calendrier étant donné que la pandémie est imprévisible et qu’Ottawa doit se concentrer sur la réponse à la crise actuelle.

Par exemple, au sujet des émissions des combustibles fossiles, la date pour se conformer aux nouvelles normes a été repoussée du 1er janvier 2022 à « quelque part » en 2022. Les lois à ce sujet qui devaient être publiées ce printemps ne le seront pas avant l’automne.

Idem avec les plastiques à usage unique. En janvier, Environnement Canada a publié un avis scientifique confirmant que les plastiques sont nocifs pour l’environnement, première étape vers l’interdiction de certains produits. À ce moment-là, M. Wilkinson avait déclaré que l’interdiction commencerait assurément en 2021.

Mais le gouvernement a depuis prolongé la période obligatoire de commentaires de 30 jours. Elle s’est terminée le 1er mai au lieu du 1er avril.

« Mon intention est d’aller de l’avant avec le plan environnemental mis à jour dès qu’il sera raisonnable de le faire, a déclaré le ministre. Présentement, notre énergie doit aller à la lutte à la pandémie, mais notre engagement envers le climat est toujours aussi ferme. »

« Il est très difficile de savoir comment tout cela va se régler compte tenu des moments incertains que nous vivons, mais nous avons l’intention d’aller de l’avant. »

Sarah King, directrice de la campagne sur les plastiques et les océans à Greenpeace Canada, a dit qu’elle espère que les retards seront minimes.

« Nous avons attendu si longtemps pour que les paroles et les promesses électorales se transforment en action, a déclaré Mme King. C’est certain qu’un délai représente un problème : chaque jour, semaine, mois qui passent, des millions des pièces de plastiques se retrouvent sur le marché. Il faut régler cela de façon urgente. »