(Québec) Le programme de protection contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette qui devait être déployé par pulvérisation cette année dans quatre régions de l’est du Québec a été annulé à cause de la pandémie du nouveau coronavirus.

La Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) explique que le déploiement des équipes de lutte au redoutable insecte dans le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord est rendu impossible par les mesures gouvernementales mises en place en contexte de crise de la COVID-19.

Puisque le programme de pulvérisation comprend normalement 550 travailleurs et une centaine d’aéronefs, la SOPFIM soutient que la mission ne peut être réalisée sans risques pour la santé et la sécurité des employés et des intervenants soumis à des règles de confinement et de distanciation sociale.

Les efforts de la SOPFIM seront donc concentrés au cours des prochains jours à la réorganisation de ses activités pour 2020 et sur la préparation du programme de pulvérisation de 2021 de plus de 665 000 hectares de forêts publique et privée.

La tordeuse des bourgeons de l’épinette est un insecte indigène vivant dans les forêts d’Amérique du Nord depuis des milliers d’années. Elle est considérée comme la plus destructrice des peuplements de conifères du continent, car sa présence explique de graves défoliations.

Selon le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec, l’insecte est à l’origine d’épidémies cycliques revenant tous les 30 ans environ et pouvant durer de 10 à 15 ans dans un même peuplement, parfois plus longtemps.

Le ministère explique que les arrosages effectués par la SOPFIM n’ont pas pour but d’arrêter les épidémies, mais bien de maintenir en vie les arbres attaqués. Il s’agit de quatre essences d’épinette et du sapin baumier.

La suspension de la lutte à la tordeuse des bourgeons de l’épinette pour 2020 n’est pas souhaitable dans un contexte de réchauffement climatique.

Il y a une dizaine de jours, Le Quotidien citait une étude de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) qui avançait que plus le climat se réchauffait, plus les forêts d’épinettes noires risquaient d’être infestées par l’insecte. Un article sur cette étude a été publié dans la revue scientifique Global Change Biology.

La SOPFIM est une entreprise privée à but non lucratif, administrée conjointement par un conseil d’administration provenant du gouvernement, de l’industrie forestière et d’administrateurs privés du Québec.