(Paris) Les cinq prochaines années pourraient être les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, selon le service météo britannique, qui évoque un risque que la Terre atteigne un réchauffement de +1,5 °C d’ici 2024.

Dans des prévisions qui étudient les tendances climatiques des dix prochaines années, le Met Office estime que pour chaque année de 2020 et 2024, la température devrait être 1,06 à 1,62 °C plus élevée que la normale.

Et 2016, pour l’instant l’année la plus chaude jamais enregistrée, devrait « probablement » être battu pendant cette période.

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Un fermier indien passe devant un étang asséché à Katra, un village près d'Allahbad.

« Les dernières prévisions sur cinq ans suggèrent une poursuite du réchauffement, en concordance avec les niveaux élevés de gaz à effet de serre », a commenté le prévisionniste Doug Smith.  

L'Amérique du Nord parmi les régions touchées

« Ces prévisions comportent des incertitudes, mais la plupart des régions devraient être plus chaudes », en particulier le nord de l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord, a-t-il ajouté.

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Un hélicoptère des gardes forestiers approche d'un brasier lors des grands feux de forêts de Fort McMurray, en Alberta, le 4 mai 2016.

À moins d’une éruption volcanique majeure qui ralentirait le réchauffement en bloquant les rayons du soleil, la moyenne des températures sur les cinq années à venir devrait s’établir entre 1,15 et 1,46 °C au-dessus de l’ère préindustrielle.

La moyenne pour 2015-2019, période la plus chaude jamais enregistrée, s’est établie à 1,09 °C.

L’Accord de Paris sur le climat vise à limiter la température à +2 °C, idéalement +1,5 °C d’ici à 2100, par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui nécessiterait de réduire drastiquement et immédiatement les émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines. Or, celles-ci continuent à augmenter.

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Des Parisiens se rafraîchissent dans les fontaines du Trocadéro, à Paris, durant la canicule de juillet 2019.

Selon le Met Office, il existe un « petit risque » (environ 10 %) qu’une des années entre 2020 et 2024 dépasse la barre de 1,5 °C.

« La fenêtre d'opportunité se rétrécit. »

Mais « un dépassement temporaire de 1,5 °C ne signifie pas une transgression de l’Accord de Paris », a souligné Stephen Belcher, chef scientifique du service météorologique britannique.

Les scénarios des experts climat de l’ONU (Giec) se basent en effet sur des tendances à long terme d’augmentation de la moyenne des températures et pas une année unique. « Malgré tout, nos prévisions montrant une tendance à une poursuite du réchauffement, la fenêtre d’opportunités se rétrécit », a-t-il insisté.

Avec seulement un degré de réchauffement, la planète subit déjà les impacts ravageurs du dérèglement climatique, avec une multiplication et une intensification des événements météo extrêmes, des tempêtes aux canicules, en passant par les inondations.