(Washington) Il sera « simple » pour les États-Unis de revenir dans l’accord de Paris sur le climat, mais « pas si simple pour retrouver leur crédibilité » auprès de la communauté internationale, a estimé le futur émissaire spécial américain pour le climat, John Kerry, dans un entretien diffusé jeudi.

L’ancien secrétaire d’État de Barack Obama avait lui-même signé au nom des États-Unis l’accord de Paris négocié en 2015, dont le le président Donald Trump a annoncé deux ans plus tard le retrait de son pays.

« C’est simple pour les États-Unis de revenir, mais ce n’est pas si simple pour retrouver leur crédibilité », a-t-il expliqué sur la chaîne de radio publique NPR.

Il a souligné qu’il considérait sa mission avec « humilité », car il devra convaincre ses partenaires de la sincérité de l’engagement américain dans la lutte contre le changement climatique, alors qu’avant M. Trump, George W. Bush avait refusé de ratifier le protocole de Kyoto en 2001.    

L’ancien sénateur a indiqué qu’il passerait la plupart de l’année 2021 à préparer la COP26, le sommet sur le climat prévu en novembre à Glasgow.

« Nous devons élever les ambitions de chaque pays dans le monde pour arriver à un résultat et notre tâche-la mienne particulièrement-sera d’aider à le négocier », a affirmé M. Kerry.

Il a souligné l’importance des discussions avec la Chine, responsable de plus d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais qui s’est engagée en septembre à « commencer à faire baisser les émissions de CO2 avant 2030 » et atteindre « la neutralité carbone d’ici 2060 ».  

John Kerry a aussi évoqué le financement par les banques chinoises de centrales électriques au charbon et la construction d’usines dans le cadre de sa politique d’expansion économique régionale.

« Nous devons discuter de cela avec la Chine, mais nous devons le faire en évitant de pousser les gens dans les cordes, qu’ils se recroquevillent et soient prêts au conflit », a-t-il dit.

Le président élu Joe Biden veut pour sa part que les États-Unis parviennent à la neutralité carbone en 2050.  

Pour son futur émissaire spécial, la lutte contre le changement climatique ne veut pas dire que les Américains perdront en qualité de vie.

« Nous aurons plus d’emplois, plus d’emplois mieux payés et, j’en suis persuadé, une meilleure qualité de vie », a-t-il affirmé dans un entretien séparé à NBC. « Le marché bouge vers l’industrie verte. C’est comme ça que marche l’Amérique ».