(Québec) Une étude scientifique sur l’impact de futurs projets industriels sur le béluga fait réagir à l’Assemblée nationale : Québec solidaire (QS) évoque même une réduction du trafic maritime sur la rivière Saguenay.

Le Parti québécois (PQ) propose quant à lui de poursuivre l’analyse des projets industriels au Saguenay, mais en tenant compte de ces nouvelles données. Plusieurs vastes chantiers sont à l’ébauche au Saguenay, notamment l’usine de liquéfaction de gaz naturel GNL-Québec et son terminal méthanier, la mine du Lac à Paul d’Arianne Phosphate, ainsi que l’usine de Métaux BlackRock.

L’étude rendue publique mercredi estime que l’augmentation projetée du trafic maritime en raison de ces projets potentiels menace la survie même de cette espèce de mammifère marin. Il fréquente davantage le Saguenay qu’on ne le croyait, or le bruit élevé des cargos est très nuisible pour lui et l’empêche de communiquer avec ses congénères.

QS appuie la demande des chercheurs qui réclament un moratoire sur la réalisation des futurs projets industriels jusqu’en 2023, le temps de finir ces études, qui ont recours à des solutions technologiques novatrices.

En conférence de presse mercredi matin à l’Assemblée nationale, la porte-parole de QS en matière d’environnement, Ruba Ghazal, a plaidé que les 450 transits de navire répertoriés par année sur le Saguenay sont déjà un seuil maximal. L’étude prévoit que si tous les projets industriels prévus au Saguenay-Lac-Saint-Jean se concrétisent, le trafic passera à 1200 par an, une hausse de 800.

La députée qui représente la circonscription de Mercier s’est demandée s’il ne fallait pas analyser la circulation actuelle et envisager la réduction de certains transits.

« Est-ce que tous les passages qui ont lieu actuellement, les 450, est-ce qu’il ne faudrait pas les analyser ? Est-ce qu’il y en a qui ne devraient pas peut-être être réduits, remplacés par d’autres ? […] Donc, c’est cette analyse-là qui doit être faite et qui n’est pas faite. Tout ce qu’on fait, c’est croissance, croissance. »

Selon elle, il faut analyser la pertinence du trafic actuel selon son impact positif, pour reprendre ses mots. « Il faut prendre ces faits-là, puis analyser avec la population du Saguenay—Lac-Saint-Jean, puis les gens, pour voir : est-ce que tous les passages qui ont lieu actuellement ont un impact positif social, économique si important pour mettre le béluga en danger. »

Concilier croissance économique et la protection de l’environnement

De son côté, le PQ estime qu’il est possible de concilier la croissance économique et la protection de l’environnement. Le porte-parole péquiste en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault, dit que l’industrie doit tenir compte de ces nouvelles données et doit travailler de concert avec les chercheurs.

Selon le député qui représente lui-même une circonscription saguenéenne, Jonquière, il est possible par exemple d’étudier précisément le nombre de passages de navire requis, trouver les bonnes routes et les heures optimales pour atténuer les impacts, exiger des technologies de réduction des bruits sur les cargos, etc.

« De plus en plus, il faut travailler de concert, industrie, science et protection de l’environnement, a-t-il dit en entrevue téléphonique. On a une belle occasion de prouver que c’est faisable et possible. Moi, je ne pars pas du principe que tout est bloqué, tout est impossible. »