(Paris) L’hiver météorologique (mois de décembre, janvier et février) 2019-2020 s’annonce comme le plus chaud jamais enregistré en France, avec une température moyenne supérieure de 2,7 °C à la moyenne, selon des données préliminaires publiées vendredi par Météo-France.

En hiver, la température moyenne (période de référence 1981-2010) est de 5,4 °C en France métropolitaine. Mais la saison hivernale qui s’achève a été caractérisée par « une douceur remarquable », qui s’est accentuée en février, avec des records jusqu’à 27 degrés enregistrés notamment dans le sud du pays en début de mois. Il n’y a pas eu de pic de froid sur la saison.

« La température a été en moyenne plus de 2 °C au-dessus de la normale en décembre et janvier et plus de 3 °C en février », relève Météo-France.  

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Cette photo prise à Eus, dans le midi de la France, le mercredi 26 février, montre des pêchers en fleurs avec une avance de 20 jours par rapport aux saisons normales.

Sur la carte d’écart par rapport aux moyennes saisonnières (1981-2010), toutes les régions du pays sont en écart positif, le différentiel le plus important se situant sur un grand quart nord-est.

L’hiver 2019-2020 devrait donc se classer au premier rang des hivers les plus chauds sur la période 1900-2020, devant 2015-2016 (+2,6 °C) et 1989-1990 (+2 °C).

Dans le même temps, l’hiver a été marqué par de fréquentes tempêtes et des épisodes d’inondations sévères, pour une pluviométrie globale qui devrait être excédentaire de 10 % par rapport à la moyenne des années 1981/2010.  

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Des amandiers en fleurs le 26 février près du village d'Eus, dans le midi de la France.

Si les différents records enregistrés sont attribuables à des phénomènes météorologiques de court terme et ne peuvent donc être attribués en eux-mêmes au réchauffement climatique global, la tendance « sur une période de temps suffisamment long est nette », explique Pierre Etchevers, climatologue à Météo-France.

« Sur les 11 hivers les plus chauds depuis 1900, quatre sont concentrés sur les 10 dernières années, et six sur les 20 dernières années », souligne ainsi l’expert, pour qui « c’est cette répétition qui est vraiment le signe du changement climatique ».

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Un promeneur se promenant sur la Promenade des Anglais, à Nice, hier.

Selon les relevés de Météo-France, 2019 avait été la troisième année la plus chaude en France métropolitaine –après 2018 et 2014– et a été marquée par deux épisodes exceptionnels de canicule et un record absolu de 46 °C.

Au niveau mondial, 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, concluant une décennie record, selon le service européen Copernicus.

La hausse de la température, accompagnée d’une multiplication des événements météorologiques extrêmes liés au réchauffement de la planète, est en ligne avec les prévisions des climatologues.