(Québec) Le rapport de la commission parlementaire sur les pesticides contiendra des recommandations, ont confirmé jeudi, devant la colère des partis d’opposition, des élus caquistes siégeant sur la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles (CAPERN).

« On est d’accord d’avoir des recommandations. Il y aura des recommandations, il y aura des observations », a indiqué en mêlée de presse le député Richard Campeau, se défendant d’avoir changé d’idée à la suite des pressions faites par l’opposition.

La Presse a révélé que dans une démarche hors du commun, le Parti libéral du Québec et Québec solidaire ont choisi de présenter un « rapport parallèle » contenant 50 recommandations pour forcer la main du gouvernement et éviter que la commission, lancée dans la foulée de l’affaire Louis Robert, reste lettre morte. Le Parti québécois doit aussi y aller de ses propres recommandations.

Les élus du gouvernement caquiste soumettront huit recommandations « principales, le reste étant mis en observation » aux membres de la CAPERN.

« On est venu à la conclusion que, par respect pour les gens qui sont venus nous rencontrer [lors des consultations à l’automne dernier], ça serait préférable d’avoir des recommandations », a ajouté M. Campeau. Il soutient que « cette décision » serait survenue quelque part en décembre.

Or, l’opposition en faisait une tout autre lecture. Mercredi et même encore jeudi matin, les trois formations n’avaient toujours eu aucune communication voulant que le rapport aboutissement à des recommandations. Comment est-ce possible ? « Je ne comprends pas », a soutenu M. Campeau.

« On n’a pas eu de réunion, donc on n’a pas eu l’occasion d’en discuter », a-t-il ajouté ensuite.

Les partis de l’opposition estiment avoir été placés devant le fait accompli, en décembre dernier, alors que les élus caquistes leur ont fait suivre un document de travail intitulé Conclusions et observations.

Des articles évoquant l’absence de recommandation ont aussi été écrits, sans jamais que la CAQ n'admette le contraire.

Hautement médiatisée en raison de l’affaire Louis Robert, la commission sur les pesticides a reçu 76 mémoires dans lesquels plus de 700 recommandations ont été proposées. Fin septembre, les parlementaires ont entendu 26 groupes lors d’une semaine d’audiences publiques.

Les députés ont aussi effectué trois visites de fermes, et un petit groupe s’est même envolé pour la France et la Belgique afin d’étudier les mesures prises en Europe pour réduire les risques associés aux pesticides.