Jamais il n’y a eu autant d’écoliers transportés dans des bus 100 % électriques au Québec que cette année. Depuis l’annonce du Programme de soutien au déploiement des autobus scolaires électriques, en 2016, 94 subventions ont été accordées pour un total de 11 330 000 $.

C’est en 2019 que les entreprises ont appuyé sur la pédale de l’accélérateur. La Compagnie électrique Lion, de Saint-Jérôme, a vendu 48 bus scolaires électriques au cours de la dernière année. Un nombre record. Elle prévoit en vendre 80 en 2020, si les subventions sont maintenues.

Selon Martin Bureau, de la Fédération des transporteurs par autobus du Québec, sur les 615 transporteurs scolaires québécois, une vingtaine ont acquis des autobus zéro émission.

L’aide financière accordée par Québec leur permet de réduire leur facture de 100 000 $ pour un minibus scolaire de 32 places et de 125 000 $ pour un bus de 72 places. Le programme gouvernemental est doté d’une enveloppe de 30 millions : 6 millions par année depuis 2016.

Coût d’un autobus scolaire à essence

Autour de 100 000 $

Coût d’un autobus scolaire électrique

Entre 225 000 et 325 000 $, selon l’autonomie, qui varie de 100 km à 250 km

Il faut compter entre quatre et cinq heures pour charger un bus 100 % électrique. Les batteries sont garanties huit ans. Et le coût de remplacement est de 30 000 $ par batterie.

« Le carnet de commandes se remplit vite », affirme Patrick Gervais, vice-président, marketing et communications à La Compagnie électrique Lion, une entreprise québécoise, qui a vendu tous les autobus scolaires électriques qui roulent sur nos routes.

« On devrait en sortir entre 500 et 750 l’an prochain, mais ça pourrait aller plus vite. Ça explose », ajoute-t-il.

Incitatif

La Compagnie électrique Lion a pris le virage électrique bien avant tout le monde. Son premier véhicule scolaire 100 % électrique a été conçu en 2015 et vendu l’année suivante, au Massachusetts.

À Montréal, c’est à l’automne 2016 que le premier bus non polluant a été mis en service par Autobus Idéal, pour transporter les élèves de l’école Sainte-Lucie, dans le quartier Saint-Michel.

Depuis trois ans, Lion a vendu 125 véhicules électriques au Québec pour le transport scolaire et plus de 300 aux États-Unis. La Californie vient de lui en commander 200.

L’entreprise de Drummondville Girardin distribue aussi des bus scolaires entièrement électriques et construit des minibus de 32 places électriques, admissibles aux subventions gouvernementales. Elle a vendu trois minibus en juillet.

À prix égal, les compagnies achèteraient juste des autobus électriques.

Michel Daneault, vice-président chez Girardin

Gros incitatif : les contrats de huit ans signés par certaines commissions scolaires. En effet, sept des 72 commissions scolaires du Québec ont prolongé de trois ans la durée normale du contrat signé avec les transporteurs lorsque ceux-ci sont 100 % électriques.

« Les subventions gouvernementales combinées aux contrats de huit ans ont eu l’effet d’un boom total », indique Patrick Gervais, de La Compagnie électrique Lion.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La Compagnie électrique Lion a pris le virage électrique bien avant tout le monde. Son premier véhicule scolaire 100 % électrique a été conçu en 2015.

Projet-pilote

Laurie Henner, directrice régionale de Transco, vient d’acheter les cinq premiers autobus scolaires 100 % électriques de son entreprise en Amérique du Nord. Détenue par First Group, Transco est établie à Aberdeen, en Écosse, mais sa division scolaire est en Amérique du Nord. Environ 700 des 45 000 bus scolaires de l’entreprise sont au Québec, principalement dans la région de Montréal.

« C’est un projet-pilote, explique Mme Henner. On va les tester cet hiver. On ne sait pas encore ce que ça représente comme entretien, consommation d’électricité et coût de maintenance. Mais je voulais me lancer dans ce projet. Je voulais faire le test. »

L’investissement de départ est important. Transco estime le coût pour la modernisation de ses installations électriques et l’ajout de bornes à 55 000 $. Si le projet est concluant, Laurie Henner aimerait acheter cinq autres bus électriques l’an prochain.

« Les chauffeurs aiment les conduire, souligne-t-elle. C’est moins bruyant que les autobus diesel. Les enfants ont tendance à parler moins fort. »

Sur l’écran radar

Japon : des lits de carton pour les champions

PHOTO JAE C. HONG, ASSOCIATED PRESS

Les lits en carton pour les athlètes olympiques des Jeux de Tokyo

Le mobilier qui meublera les chambres des athlètes olympiques lors des Jeux de Tokyo en juillet risque de faire jaser : le comité olympique a opté pour des lits… en carton. « Ils sont plus solides que les lits en bois », a affirmé jeudi dernier aux médias le responsable du village olympique, Takashi Kitajima. La base de lit (non, le matelas n’est pas fait en carton !) a été conçue pour supporter un poids de 200 kilos (soit plus de 440 livres). Bien sûr, si les médaillés célèbrent un peu trop fort, la base pourrait s’effondrer, « mais tant les bases de bois que de carton peuvent se briser si vous sautez sur le lit », a noté Takashi Kitajima. Le choix du carton s’est imposé pour des raisons écologiques : les 18 000 bases de lit en carton, de même que les composantes en plastique du matelas, pourront être plus facilement recyclées à la fin des Jeux.

— D’après Associated Press

Royaume-Uni : la banque Barclays sous la pression d’actionnaires

PHOTO TOBY MELVILLE, ARCHIVES REUTERS

Une banque Barclays à Londres

Un groupe d’actionnaires de Barclays veut pousser la banque britannique à arrêter de financer les énergies fossiles compte tenu de l’urgence climatique, grâce à une résolution présentée au cours de la prochaine assemblée générale, en mai, a annoncé mercredi l’ONG ShareAction. La résolution demande à Barclays, une des plus grandes banques européennes, d’arrêter progressivement de financer les entreprises du secteur de l’énergie qui ne respectent pas les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, visant à limiter le réchauffement de la planète. Selon ses promoteurs, c’est la première fois qu’une résolution sur le changement climatique sera proposée au vote auprès d’une banque européenne. L’ensemble des actionnaires devra se prononcer au cours de l’assemblée générale prévue en mai, tandis que le conseil d’administration de Barclays devra dire prochainement s’il la soutient ou non.

— Agence France-Presse

Autriche : coalition entre la droite et les verts

PHOTO LEONHARD FOEGER, REUTERS

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz (à droite) et le vice-chancelier Werner Kogler

Le conservateur Sebastian Kurz a été investi mardi pour un second mandat à la tête du gouvernement autrichien aux côtés d’écologistes novices avec lesquels il entend « protéger le climat et les frontières ». Sebastian Kurz reprend les rênes du pays à la tête d’une alliance que les médias autrichiens ont qualifiée « d’improbable » ou « exotique » entre deux partis qui ont régulièrement croisé le fer sur la scène politique. Il revient au nouveau gouvernement de convaincre qu’économie et écologie font bon ménage, que le libéralisme sociétal des Verts est compatible avec les discours de fermeté de Sebastian Kurz sur l’immigration, l’intégration et l’islam. Il est « possible de protéger le climat et les frontières », martèle Sebastian Kurz. Les écologistes, qui entrent pour la première fois au gouvernement fédéral, reconnaissent avoir dû concéder des mesures « douloureuses » à la droite en échange d’un programme ambitieux sur le climat. Le nouveau gouvernement veut notamment que l’Autriche atteigne la neutralité climatique d’ici 2040.

— Agence France-Presse

France : l’Élysée propose une augmentation de capital pour le climat

PHOTO ERIC PIERMONT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire

La France souhaite que la Banque européenne d’investissement (BEI) lève 10 milliards d’euros par l’entremise d’une augmentation de capital afin de financer davantage de projets en faveur du climat, a annoncé mardi le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire. La Banque européenne d’investissement, basée à Luxembourg, est la banque de l’Union européenne. Sa nouvelle politique d’investissement, définie en novembre dernier, donne une priorité à la lutte contre le réchauffement climatique et au développement durable, avec 1000 milliards d’euros à débloquer en 10 ans dans ce domaine. La BEI a aussi décidé d’arrêter de financer des projets liés aux énergies fossiles à partir de 2022. Par ailleurs, Bruno Le Maire a annoncé que son ministère accueillerait en février une « conférence européenne sur l’économie verte », avec pour objectif de « faire avancer tous les projets européens de croissance verte ».

— Agence France-Presse