La quantité de matières résiduelles éliminées au Québec poursuit sa tendance à la hausse, révèlent les plus récentes données de Recyc-Québec, dévoilées jeudi.

Un total de 5,4 millions de tonnes de déchets ont été acheminées aux 79 lieux d’élimination de la province en 2018 — excluant les boues des usines d’épuration municipales.

C’est légèrement moins que l’année 2017, qui avait marqué un sommet, mais néanmoins une augmentation de 4,3 % par rapport à 2015.

La quantité de déchets par habitant, qui tient compte de l’augmentation de la population, est ainsi passée à 697 kilogrammes (kg), contre 685 en 2015.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

C’est une proportion qui s’inscrit dans la moyenne canadienne, mais qui est nettement supérieure à celle de la Nouvelle-Écosse, première de classe au pays, avec 398 kg par habitant de matières résiduelles éliminées, selon Statistiques Canada.

Si l’enfouissement est demeuré relativement stable au Québec, l’incinération des déchets, elle, a augmenté de 5 % en 2018.

La hausse la plus spectaculaire de déchets éliminés concerne les lieux d’enfouissement de débris de construction et de démolition, dont le tonnage a augmenté de 66 % entre 2015 et 2018 — la hausse la plus marquée étant survenue en 2017.

Peu de compost

Moins du tiers des matières organiques de ménages québécois sont détournées de l’élimination, révèle également les données de Recyc-Québec.

Le taux de récupération de ces matières putrescibles s’est élevé à 31 %, en 2018.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Il s’agit tout de même d’une augmentation notable, puisque ce taux était de 17 % en 2015.

L’essentiel des matières organiques récupérées dans les ménages québécois a été massivement envoyé dans des installations de compostage : 443 000 tonnes, contre 21 000 tonnes acheminées dans des installations de biométhanisation.

Un peu moins de la moitié du millier de municipalités du Québec offre la collecte des matières résiduelles sur leur territoire, ce qui explique en partie leur faible taux de récupération.

L’industrie agroalimentaire, elle, maintient sa note presque parfaite quant à la valorisation de ses résidus, avec un taux de recyclage stable à 97 %.

Stagnation du recyclage

La Presse rapportait plus tôt cette semaine que le taux de récupération des matières recyclables stagne, au Québec.

Recyc-Québec calcule que seulement 52 % de ces matières sont acheminées « aux fins de recyclage », une diminution par rapport à 2015.

Une proportion importante des matières recyclables n’est tout simplement jamais mise dans le bac de récupération par les citoyens, tandis que le taux de rejet au centre de tri a atteint 11,4 % en 2018.