(Paris) Le directeur général du groupe Air France-KLM Benjamin Smith a estimé jeudi, dans un entretien au Figaro, que les critiques sur l’impact environnemental du transport aérien étaient « disproportionnées ».

Il estime également que de nouvelles taxes pourraient freiner l’investissement dans une flotte « plus respectueuse de l’environnement ».

« Nous sommes attaqués de manière disproportionnée. Nous taxer, c’est nous empêcher d’investir davantage dans une flotte plus respectueuse de l’environnement. Je ne suis pas sûr que cette mesure aille dans le bon sens », a-t-il affirmé en référence à une récente taxe sur l’aérien décidée par la France.

Début juillet, la ministre de la Transition écologique et des Transports Elisabeth Borne a décidé de mettre en place dès 2020 une « écocontribution » de 1,50 à 18 euros sur les vols au départ de la France.

Ben Smith s’est également réjoui qu’un accord ait pu être trouvé avec le premier syndicat de pilotes, le SNPL, pour développer sans limites les activités de Transavia, sa filiale low cost.  

Jusqu’à présent, le développement de Transavia était freiné par un accord signé en 2014 avec les pilotes pour limiter à 40 avions la flotte de la compagnie, afin de limiter le transfert d’activité d’Air France-KLM.

Les pilotes ont donné mercredi leur accord pour la disparition de ce plafond.

« L’accord conclu avec les pilotes ne doit pas réjouir nos concurrents low cost. Ils n’auraient jamais imaginé que nous aurions ce feu vert », a indiqué Ben Smith.

Ce dernier estime par ailleurs qu’Air France a encore de nombreux progrès à faire, notamment en termes de marge par rapport aux autres compagnies européennes.

« La marge d’Air France en 2018 n’était que de 2 % contre 9 % chez KLM, 10 % chez Lufthansa, 12 % chez British Airways et 18 % chez Ryanair. 2 % de marge chez Air France ce n’est pas satisfaisant », a-t-il déclaré.

« Cinq points peuvent s’expliquer par les coûts en France. Mais deux sont dus à la complexité et à l’inefficacité de la compagnie », a conclu M. Smith.