(Washington) Le président Trump en a fait sourciller plusieurs, lundi, en vantant le «leadership environnemental» de son administration, qui a pourtant reculé sur plusieurs mesures de protection de l’environnement et de la santé publique.

Dans un discours livré à la Maison-Blanche, M. Trump a fait valoir que son administration maintenait l’équilibre entre une économie forte et un environnement sain.

Le président s’en est également pris au «Green New Deal», un plan proposé par certains démocrates progressistes qui, selon lui, «anéantirait les rêves» des Américains peu fortunés.

De plus en plus d’électeurs placent l’environnement et le climat parmi leurs priorités, même si ces enjeux sont beaucoup plus importants pour les démocrates que pour les républicains.

Donald Trump aura de la difficulté à se présenter comme un défenseur de l’environnement en raison de son bilan en la matière, affirment des environnementalistes et d’anciens responsables fédéraux.

Mustafa Santiago Ali, un ancien responsable de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), estime que la Maison-Blanche reconnaît maintenant que «la majorité des gens au pays commencent à s’intéresser aux enjeux climatiques et environnementaux».

Selon lui, les représentants de l’administration Trump tentent de «reformuler la conversation pour faire croire aux gens qu’ils ont fait quelque chose pour mieux les protéger».

«Malheureusement, ils n’ont absolument rien fait», a-t-il soutenu. L’EPA estime que les décisions prises par l’administration Trump causeront des milliers de morts supplémentaires par année en raison de la pollution atmosphérique, a-t-il ajouté.

Selon un ancien ingénieur des transports à l’EPA, Jeff Alson, les affirmations du président sont tout simplement «orwelliennes». M. Alson a accusé l’administration de falsifier des données pour soutenir l’assouplissement des normes de kilométrage des véhicules.

Un bilan mitigé

Depuis que Donald Trump est président, il a souvent proposé de baisser le budget de l’agence de près d’un tiers, ce que les démocrates et les républicains ont toujours refusé de faire.

L’administration a proposé des dizaines de modifications réglementaires, allant même parfois jusqu’à abroger plus de règlements que l’industrie ne le demandait.

Les changements les plus importants comprennent l’assouplissement des protections fédérales pour de nombreux cours d’eau et zones humides, une mesure saluée par les promoteurs immobiliers et de nombreux agriculteurs.

Par ailleurs, Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat et a minimisé les avertissements des scientifiques sur les changements climatiques.