(Vancouver) Les opposants à l’oléoduc Trans Mountain se préparent pour un été chaud, marqué par des contestations judiciaires et des manifestations visant à bloquer la construction du projet qui a reçu le feu vert du gouvernement fédéral mardi.

Rueben George, de la Première Nation Tsleil-Waututh, a annoncé qu’il contestera la décision devant la Cour fédérale d’appel et a dit être certain de gagner sa cause.

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Rueben George

La Première Nation faisait partie des groupes autochtones, des organisations environnementales et des villes qui ont remporté une contestation judiciaire devant la Cour d’appel fédérale en août dernier. Le tribunal avait invalidé l’approbation du projet, en raison des consultations inadéquates auprès des Premières Nations et du manque de considération des impacts sur le milieu marin.

Après une deuxième évaluation de l’Office national de l’énergie, le cabinet de Justin Trudeau a donné une fois de plus son aval au projet.

Khelsilem, un membre du conseil de la Première Nation Squamish, a indiqué que le conseil de bande contestera également la décision du gouvernement.

Il plaidera devant le tribunal que les consultations ont été « superficielles », parce qu’elles ont été précipitées pour respecter un délai arbitraire.

« On s’est fait dire constamment : “Nous devons avoir votre réponse d’ici cette date et avoir ce rapport d’ici cette date parce que le cabinet prendra une décision en juin” », a-t-il soutenu.

Le maire de Vancouver, Kennedy Stewart, a affirmé mardi que la ville se joindrait à toute contestation judiciaire. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, n’a pas fermé la porte à appuyer de telles démarches.

La chef Leah George-Wilson, de la Première Nation Tsleil-Waututh, fera valoir devant le tribunal que les consultations n’ont pas été constructives. Le gouvernement n’a pas répondu aux inquiétudes de la communauté sur les conséquences possibles d’un déversement de bitume et sur l’impact des bruits sur les épaulards résidents du sud, a-t-elle déploré.

« Cela n’a pas fonctionné parce qu’ils avaient un mandat limité et un calendrier serré, et ils n’étaient pas vraiment en mesure de régler nos problèmes », a-t-elle indiqué.

Le gouvernement fédéral avait mandaté l’ancien juge de la Cour suprême, Frank Iacobucci, pour superviser la dernière série de consultations. M. Iacobucci a assuré mardi qu’il avait pris plusieurs mesures pour répondre aux préoccupations des Autochtones, dont une stratégie d’investissement à long terme visant à aider les Premières Nations à surveiller les épaulards résidents du sud.

Il a également déclaré avoir modifié six conditions imposées au projet, notamment pour accroître la participation des Autochtones aux plans d’intervention en mer et aux activités de surveillance pendant la construction.