(New York) L’État de New York a adopté mercredi un texte prévoyant la réduction de 85 % de ses émissions polluantes d’ici 2050, une loi qui se veut pionnière en matière de changement climatique comme de justice sociale.

La loi, saluée par des associations de protection de l’environnement, dont le Sierra Club, comme « la plus ambitieuse du pays en matière de justice climatique », prévoit notamment que l’électricité utilisée dans cet État de 20 millions d’habitants provienne à 70 % de sources d’énergie renouvelable d’ici à 2030.  

En plus d’une réduction de 85 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, il prévoit des incitations censées réduire l’impact des 15 % d’émissions restantes.  

Le texte prévoit aussi de consacrer 35 % des  investissements publics liés au changement climatique aux communautés les plus défavorisées, et d’amortir le choc pour les travailleurs employés dans les secteurs économiques les plus affectés par la transition énergétique.

« Alors que Washington reste les bras croisés, New York montre la voie », s’est réjoui dans un communiqué le sénateur démocrate Todd Kaminsky, un des principaux artisans de la loi.  

Le texte « va éliminer pratiquement les émissions new-yorkaises, encourager la production d’énergie renouvelable, créer des emplois verts, investir dans les communautés défavorisées et protéger la planète. Les New Yorkais et le monde ne peuvent plus attendre ».

D’autres, comme l’organisation conservatrice anti-impôts Americans for Tax Reform, ont dénoncé un texte irréaliste.  

« C’est une loi [aux objectifs] impossibles à atteindre, qui va faire augmenter tous les coûts dans un État déjà hors de prix », a-t-elle réagi dans un tweet.

Entre 1990 et 2015,  New York n’a réduit ses émissions totales de gaz à effet de serre que de 8,4 %, selon un rapport officiel de 2018. Dans les transports, les émissions ont encore augmenté de près de 20 % sur cette période.  

La loi a été votée juste avant la pause estivale du Parlement de l’État de New York, après qu’un compromis eut été trouvé entre le gouverneur Andrew Cuomo et les deux chambres du Parlement de l’État, toutes deux à majorité démocrate depuis janvier.

Les démocrates new-yorkais se targuent d’avoir adopté leur version du « New Deal Vert » que prône un nombre croissant de démocrates avant la présidentielle de 2020, afin de faire basculer l’économie américaine vers les énergies propres tout en favorisant la création de « bons emplois ».

New York et la Californie, deux bastions démocrates, se battent pour le statut de leader en matière de lutte contre le changement climatique, dénonçant régulièrement le climato-scepticisme du gouvernement Trump.

Après être sorti de l’accord de Paris, il est revenu sur plusieurs mesures de l’administration Obama pour réduire les émissions, notamment celles prévoyant la fermeture des centrales au charbon.