(Québec) Les Québécois seraient prêts à payer pour réduire la consommation du plastique à usage unique.

C’est ce qu’a laissé entendre mardi le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, mais son chef François Legault a été plus nuancé.

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Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette

Ils réagissaient tous deux à la présentation du plan fédéral d’interdiction du plastique à usage unique prévue pour 2021. Le premier ministre Justin Trudeau a fait savoir que les compagnies elles-mêmes deviendront responsables du recyclage des produits qu’elles créent. Or cela pourrait hausser les coûts de production.

Interrogé dans une mêlée de presse en après-midi à l’Assemblée nationale, M. Charette n’a pas écarté cette éventualité. Il a reconnu que le recyclage reste encore insuffisant et que la consommation de plastique à usage unique demeure trop élevée. Il estime que les Québécois pourraient être ouverts à une tarification.

« Certains sondages indiquent que oui, naturellement ce sont des éléments qui restent à valider, pas seulement sur le plan de la tarification — on n’en est pas là actuellement — mais au chapitre des gestes que les gens souhaitent poser, pour un résultat qui reste encore déficient actuellement. »

Une partie de la solution passe par « une réduction à la source », a-t-il reconnu.

De son côté, le premier ministre, François Legault, a été plus vague : en mêlée de presse avant de se rendre à la période de questions, il a dit que les gens étaient prêts à faire des efforts pour consommer moins de plastique, mais il a évité de dire qu’ils étaient prêts à payer davantage.

M. Legault s’est d’ailleurs préoccupé de la hausse des coûts et son impact sur la compétitivité des entreprises.

Il a rappelé que son ministre de l’Environnement planche aussi sur des propositions pour réduire la consommation de plastique, parmi d’autres éléments d’un programme environnemental dont veut se doter la Coalition avenir Québec (CAQ) pour entreprendre un virage vert.

Par ailleurs, M. Charette a mis en garde le fédéral contre une intrusion dans un champ de compétence du Québec. Il a fait savoir que la gestion des matières résiduelles relève du Québec.

Il s’est gardé d’y voir une « intrusion » toutefois. Il ne s’oppose pas à une « politique-cadre » d’Ottawa, en autant que les « moyens restent dans les provinces ».