Alors que le Pacte pour la transition a amassé 279 000 signatures, une consultation publique en ligne fait suite au mouvement pour la transition écologique. Amorcé aujourd’hui, l’exercice se poursuivra jusqu’au 1er octobre et établira des propositions pour les gouvernements.

Destinée à « rendre concrètes les voix citoyennes », cette conversation est « la suite logique du Pacte lancé en novembre », affirme Dominic Champagne, co-instigateur du mouvement. La consultation permettra à la population de s’exprimer sur 100 idées d’interventions pour remédier à l’urgence climatique.

Consultables sur le site du Pacte, ces pistes de réflexion abordent les « 13 dimensions de la transition », soit l’énergie, le transport, l’industrie, le bâtiment, la consommation, les déchets et matières résiduelles, l’agriculture et l’alimentation, la biodiversité et la protection du territoire, l’éducation, la santé, la sécurité, le plan d’urgence et la politique.

Les citoyens sont invités à présenter leur 101idée, une solution qui devrait, selon eux, s’ajouter à la liste. « Le GIEC a fait part d’une urgence d’agir, on veut répondre à cet appel, car on partage ce sentiment d’urgence », a commenté Dominic Champagne. Parce qu’il faut agir, donc, le Pacte somme les citoyens – « tout le monde, pas juste les militants » – à donner leurs points de vue et pistes de réflexion.

« On ne prétend pas que ce sera une liste parfaite de solutions, mais plutôt une base pour des discussions », affirme le metteur en scène et militant.

La liste a été établie en partie à la suite d’observations de Dominic Champagne. Elle se base également sur les propositions environnementales des partis politiques au Québec. « Une quarantaine d’experts et scientifiques ont contribué à répertorier des idées », ajoute M. Champagne. 

Prendre le taureau par les cornes

Le comité scientifique du Pacte, présidé par l’écosociologue Laure Waridel, se penchera sur les propositions de la consultation afin de produire un document de synthèse à l’intention des gouvernements. 

Dominic Champagne estime que « le gouvernement doit prendre le taureau par les cornes et n’arrivera pas seul » à mettre en place la transition. Selon lui, il faut absolument que la population s’en mêle.

Parmi les 100 idées initiales du Pacte, 10 grandes priorités sont mises de l’avant et sont adressées « principalement » aux instances gouvernementales. En premier lieu, la déclaration officielle de l’urgence climatique. « Les premiers ministres Legault et Trudeau le disent du bout des lèvres, note Dominic Champagne. On souhaite que ça soit clairement affirmé. »

On demande également un plan d’action pour atteindre les cibles de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (de 45 % d’ici 2030) et d’atteinte de la carboneutralité (d’ici 2050). « On veut aussi mentionner l’importance de la gouvernance, souligne Dominic Champagne. On est à un point critique où ce n’est plus juste la responsabilité d’un ministère de l’Environnement. L’ensemble de la société et donc l’ensemble des ministres doivent être impliqués. »