(Montréal) La contestation judiciaire de la taxe sur les émissions de carbone par l’Ontario et d’autres provinces est irresponsable et irréfléchie, selon le premier ministre Justin Trudeau.

Au cours d’un discours prononcé jeudi à l’occasion d’un sommet sur l’environnement à Montréal, M. Trudeau a dénoncé la contestation judiciaire de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre lancée par l’Ontario.

Le Manitoba, la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick ont imité la plus importante province canadienne ou ont annoncé leur intention de le faire.

Mais les attaques de M. Trudeau contre ceux qui contestent sa stratégie ne se sont pas limitées au gouvernement de Doug Ford. Il a notamment accusé certains partis politiques fédéraux de refuser de croire à l’existence du réchauffement climatique. Selon lui, la contestation judiciaire des provinces récalcitrantes ne représente qu’un gaspillage d’argent.

M. Trudeau a cité l’exemple de l’Ontario comme un gouvernement provincial qui gaspille l’argent des contribuables pour contester la lutte aux changements climatiques devant les tribunaux. Selon lui, les Canadiens méritent mieux.

La semaine dernière, les avocats de la province ont argué que le gouvernement fédéral s’immisçait dans les compétences des provinces en imposant une nouvelle taxe sur les émissions de carbone, applicable notamment aux pompes d’essence des stations-service. Mercredi, le Manitoba a déposé des documents reprenant les mêmes arguments pour contester la loi fédérale.

Après son allocution, M. Trudeau a participé à une discussion informelle avec l’éminent écologiste québécois Steven Guilbeault. Celui qui conseille depuis peu le gouvernement fédéral sur la lutte contre les changements climatiques a évité les sujets controversés en posant ses questions au premier ministre.

Il a louangé M. Trudeau, affirmant que les Canadiens ne savaient pas à quel point M. Trudeau est sérieux dans sa lutte pour protéger la nature.

M. Guilbeault a reconnu être courtisé par les libéraux en vue des élections fédérales d’octobre. Il a dit aux journalistes qu’il n’avait pris aucune décision à ce sujet. Il a aussi souligné qu’il avait été approché par plusieurs partis politiques. « J’ai un mandat avec le gouvernement fédéral qui m’amène à déposer un rapport autour du mois de mai ou juin. Je ne prendrai aucune décision avant que cette tâche soit terminée. »