(Londres) Deux cent quatre-vingt-dix personnes ont été arrêtées à Londres depuis lundi, a annoncé mardi soir la police de la capitale britannique, au deuxième jour des blocages organisés par le mouvement Extinction Rebellion qui réclame un « état d’urgence écologique ».

Né au Royaume-Uni, ce mouvement devenu international a entamé lundi une semaine de protestations. Plusieurs milliers de personnes ont ainsi bloqué cinq lieux emblématiques de la capitale (Marble Arch, Oxford Circus, Waterloo Bridge, Parliament Square et Piccadilly Circus).

Mardi, des manifestants ont continué d’occuper quatre sites (Marble Arch, Oxford Circus, Waterloo Bridge et Parliament Square) même si, selon Scotland Yard, ils étaient uniquement autorisés à rester dans la zone de Marble Arch.  

Sur le cinquième site, Piccadilly Circus, l’autorité des transports de Londres (TfL) a annoncé la reprise partielle de la circulation et des transports en commun en fin d’après-midi.

« À 21 h 30 (16 h 30 HE), 168 arrestations au total ont été effectuées aujourd’hui (mardi 16 avril) », a indiqué la police de Londres dans un communiqué évoquant également deux « arrestations pour des dommages d’ordre criminel commis dans un local commercial sur Belvedere Road à Lambeth, le lundi 15 avril ».

« Cela porte à 290 le nombre total d’arrestations effectuées en deux jours », conclut la « Met » (Metropolitan Police).

Cinq militants ont notamment été arrêtés lundi après avoir dégradé l’entrée du siège du géant pétrolier Royal Dutch Shell. Ils ont depuis été libérés, mais font l’objet d’une enquête.

Les autres arrestations ont été menées sur le pont de Waterloo, pour trouble à l’ordre public, entrave à la circulation, et, pour l’une d’entre elles, « obstruction » à l’action de la police.

Extinction Rebellion a annoncé l’arrestation de Farhana Yamin, qu’elle présente comme « l’une des plus éminentes avocates engagées contre le changement climatique », ayant pris part « aux négociations de l’Accord de Paris » sur le climat.

Mme Yamin est membre du cercle de réflexion londonien Chatham House, qui la décrit sur son site internet comme professeure au University College de Londres, et fondatrice de l’ONG Track 0, qui lutte pour limiter le réchauffement climatique sous les 2 °C.

Scotland Yard a également dénombré 55 lignes de bus ayant vu leur trafic interrompu, affectant un total 500 000 passagers. « Nous nous attendons à ce que les manifestations se prolongent toute la semaine », a-t-elle mis en garde.

Le maire de Londres Sadiq Khan a exprimé mardi soir son « extrême inquiétude » devant « les projets de certains manifestants de perturber le métro londonien » mercredi. « Cibler les transports en commun ne ferait que nuire à la cause que portent ceux qui luttent contre le changement climatique », a déclaré l’élu travailliste. « Je vous supplie d’y réfléchir à nouveau ».

Au Royaume-Uni, Extinction Rebellion a trois revendications : la proclamation d’un « état d’urgence climatique et écologique », l’élaboration d’un plan d’action pour « réduire à zéro » les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2025 et la création d’une « assemblée citoyenne » sur les questions de justice climatique.

« On va continuer d’occuper les lieux jusqu’à ce que le gouvernement nous écoute », a affirmé mardi matin James Fox, porte-parole de l’organisation. « Beaucoup d’entre nous sont prêts à sacrifier leur liberté pour cette cause ».

Le mouvement a annoncé, dans le cadre de sa « rébellion internationale », des mobilisations dans 80 villes de 33 pays jusqu’au 22 avril.

« Restez forts rebelles. Nous refusons de léguer une planète mourante aux générations futures en n’agissant pas maintenant. Nous agissons en paix, avec un amour féroce de ces terres dans nos cœurs. Nous agissons au nom de la vie », a-t-il déclaré mardi soir sur Twitter.