(Montréal) Mobilisation, manifestations, désobéissance civile, attendez-vous à une nouvelle semaine mouvementée à Montréal et ailleurs au Québec dans la lutte aux changements climatiques.

Le mouvement international Extinction Rebellion (XR) entreprendra une semaine d’action partout sur la planète et les cellules québécoises de militants écologistes ont bien l’intention de faire partie de la lutte.

XR Québec souhaite profiter de l’élan de solidarité pour le climat créé par l’immense vague humaine de centaines de milliers de marcheurs qui ont défilé dans les rues de Montréal le 27 septembre pour marteler le message aux gouvernements d’agir.

Aux yeux des militants, la réponse à la mobilisation historique en faveur de l’environnement est demeurée bien timide autant à l’Assemblée nationale que dans le message des chefs des partis fédéraux en pleine campagne électorale.

« On n’a vu absolument rien et c’est pour ça qu’il faut continuer le combat, déplore le coordonnateur des communications de XR Québec, Louis Ramirez. Le débat électoral aujourd’hui reste axé sur la question si oui ou non il faut aggraver la situation. »

De l’avis des militants écologistes, le vrai débat est rendu ailleurs et doit porter sur l’ampleur des gestes concrets à faire dès maintenant.

« Le vrai débat qui serait conforme aux données scientifiques, c’est à quel point il faut couper et changer nos habitudes actuelles. Le développement de l’industrie pétrolière au Canada, si on croit aux changements climatiques, est complètement hors de question », plaide M. Ramirez qui annonce une accentuation des moyens de pression.

Si la marche ne semble pas avoir fouetté les politiciens, elle a eu un impact bénéfique sur la mobilisation. XR Québec, qui faisait partie de la coalition derrière l’organisation de la marche, dit avoir recruté 1400 personnes intéressées à en apprendre davantage sur le groupe.

« Mais la grande différence que ça fait, c’est que ça montre la légitimité que l’on a de demander des mesures d’urgence et des mesures à la hauteur de la science », insiste le porte-parole.

Montréal, Québec, Sherbrooke

Extinction Rébellion, né au Royaume-Uni, a fait des petits partout sur la planète. Des actions sont prévues « de Sydney à New York, en passant par Berlin, Paris et Londres », énumère le porte-parole québécois de l’organisation.

Au Québec, la cellule montréalaise annonce une série d’actions sur sa page Facebook. Le plus grand événement de la semaine devrait avoir lieu mardi, 8 octobre, à Montréal. Il s’agit d’une fête d’anniversaire où le public est convié à souligner le premier anniversaire du sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Dans ce document publié le 8 octobre 2018, les scientifiques décrivent l’ampleur de la catastrophe envisageable si la température moyenne de la planète augmente de deux degrés Celsius comparativement aux dégâts déjà très graves, mais de moindre envergure, si l’humanité parvient à limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius.

« Pendant cette année, il y a deux choses qui se sont passées. D’une part, il y a eu une mobilisation citoyenne internationale absolument énorme que l’on va célébrer et d’autre part, il y a eu une inaction politique totale et une continuation directe des politiques qui mettent en danger l’avenir des générations futures de toute forme de vie sur Terre », commente Louis Ramirez.

Le rassemblement aura lieu à 16 h à la Place du Canada. D’autres rassemblements ponctuels de visibilité sont prévus tout au long de la semaine. Des actions militantes devraient également avoir lieu à Québec, où une autre cellule de XR a été créée ainsi qu’à Sherbrooke, où une nouvelle section s’apprête à voir le jour.