(Sacramento) La Californie et 22 autres États américains ont intenté une poursuite pour empêcher l’administration Trump de révoquer le pouvoir de la Californie d’imposer aux véhicules des normes de consommation de carburant plus strictes que celles établies par la réglementation fédérale.

Le président Donald Trump avait annoncé cette décision mercredi, estimant que l’assouplissement de la réglementation dans l’État le plus peuplé du pays ferait éventuellement baisser le prix moyen des véhicules neufs. Les consommateurs américains achèteront alors plus de nouveaux modèles, ce qui se traduira selon lui par un retrait des vieilles voitures plus polluantes et par une meilleure qualité de l’air. Il s’attend également à une hausse de la production qui stimulera la création d’emplois.

Le procureur général de la Californie, Xavier Becerra, a intenté vendredi une poursuite contre l’agence nationale de sécurité des autoroutes, qui a publié la veille un règlement visant à empêcher la Californie de définir ses propres normes concernant les émissions polluantes des voitures et des camions.

M. Becerra, un démocrate, a souligné que deux tribunaux avaient déjà confirmé la validité des normes californiennes.

« Le bureau ovale n’est vraiment pas un lieu pour apprendre sur le tas. Le président Trump aurait dû au moins lire le manuel d’instructions dont il a hérité lors de son accession à la présidence, en particulier le chapitre sur le respect de la loi », a déclaré le procureur Becerra.

La loi fédérale américaine fixe des normes sur les émissions des voitures et les camions. Mais depuis les années 1970, le gouvernement fédéral a autorisé la Californie à établir ses propres règles parce que cet État est celui qui compte le plus de véhicules sur ses routes et qu’il peine à respecter les normes de qualité de l’air.

La décision de l’administration Trump ne concerne pas seulement la Californie. Treize autres États, ainsi que le District de Columbia, ont adopté les mêmes normes que la Californie sur les émissions des véhicules.

Ces États et plusieurs autres se sont joints à la poursuite judiciaire, de même que les municipalités de New York et de Los Angeles.

Les constructeurs automobiles américains soutiennent pour leur part que sans une augmentation soutenue de l’efficacité énergétique de leurs véhicules, conformément aux réalités du marché mondial, ceux-ci pourraient s’avérer moins compétitifs, entraînant potentiellement des pertes d’emplois.

Dans un pied de nez à l’administration Trump, les constructeurs BMW, Honda et Volkswagen ont annoncé en juillet qu’ils suivraient volontairement les normes établies par la Californie.