(Los Angeles) La Californie a décidé d’interdire sur son territoire l’usage du chlorpyrifos, un insecticide très controversé pour sa toxicité chez l’homme mais qui reste autorisé par le gouvernement de Donald Trump, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires de cet État aux nombreuses productions agricoles.

Cette décision « découle des preuves croissantes […] montrant que cet insecticide a des répercussions graves sur la santé des enfants et autres populations sensibles, à des degrés d’exposition plus faibles qu’on ne le pensait précédemment », en particulier sur « le cerveau et le développement neurologique », expliquent dans un communiqué conjoint l’agence sanitaire et le service de régulation des pesticides de Californie (DPR).

La mesure est notifiée aux agriculteurs utilisant ce produit et doit entrer en vigueur sous quinze jours, sauf contestation éventuelle devant la justice administrative, a expliqué le DPR à l’AFP.

L’usage du chlorpyrifos par les particuliers est interdit depuis fin 2001 sur tout le territoire des États-Unis.  

En 2015, sous la présidence de Barack Obama, le gouvernement a annoncé qu’il entendait interdire totalement son utilisation mais la mesure n’était pas encore entrée en vigueur lorsque le président Donald Trump a été élu. Et en 2017, le nouveau directeur de l’Agence fédérale de l’environnement est revenu sur cette décision.

« Malgré la marche arrière du gouvernement Trump sur l’interdiction de l’insecticide au niveau fédéral, la Californie continue à aller de l’avant protéger la santé publique, les ouvriers et l’environnement », écrit dans son communiqué l’agence sanitaire de l’État.

Des groupes de travail réunissant agriculteurs, industriels et scientifiques vont être mis en place pour trouver des alternatives à cet insecticide couramment utilisé dans un grand nombre de cultures (agrumes, amandes, coton, vigne, noix, luzerne).

Rien qu’en Californie, plus de 420 tonnes de chlorpyrifos ont été répandues en 2017, environ moitié moins qu’en 2005.

Début août, la Commission européenne a annoncé qu’elle proposerait aux États membres de ne pas renouveler en 2020 l’autorisation accordée pour le chlorpyrifos, après la publication vendredi d’un avis négatif de l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa).

Huit pays de l’UE ont déjà interdit, à titre individuel, sur leurs territoires des produits contenant du chlorpyrifos.