(Genève) L’Organisation mondiale de la santé a dévoilé jeudi un plan pour réduire de façon drastique les décès causés par les morsures de serpents, en réclamant notamment une hausse de la production d’antivenins.  

Chaque année, près de trois millions de personnes sont mordues par des serpents venimeux qui font entre 81 000 et 138 000 morts.  

Quelque 400 000 survivants conservent en outre des handicaps graves, selon l’OMS.  

Dans un rapport, l’agence spécialisée de l’ONU encourage la communauté internationale à s’attaquer à ce fléau, qu’elle a classé il y a deux ans comme « maladie tropicale négligée ».  

Elle se fixe pour objectif de réduire de moitié le nombre de décès et de handicaps causés par les serpents d’ici 2030.

La plupart des victimes vivent dans les régions tropicales les plus pauvres et les enfants sont les plus directement touchés en raison de leur petite constitution.

L’OMS souligne que l’arme principale pour lutter contre ce fléau est d’augmenter de façon importante la production d’antivenins de qualité.

Depuis les années 80, nombre de laboratoires ont abandonné la fabrication de ces traitements, provoquant une grave pénurie en Afrique et dans certains pays d’Asie.

« Sans une refonte urgente du marché et un contrôle plus strict […] une urgence de santé publique semble imminente », avertit l’OMS.  

L’agence réclame notamment une hausse de 25% du nombre de fabricants d’antivenins d’ici 2030, et prévoit de lancer un projet pilote pour créer une réserve mondiale d’antivenins.

Dans un communiqué, l’ONG Médecins sans frontières a salué ce plan, qui « pourrait être un tournant » dans la lutte contre cette calamité, qui « fait plus de morts que n’importe quelle autre maladie tropicale négligée de l’OMS ».