(Québec) Le gouvernement Legault a refusé de s’engager à donner suite à un rapport de 2016 qui proposait des solutions de remplacement aux pesticides.

Le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a blâmé le gouvernement libéral précédent pour ne pas avoir fait suite au rapport, mais n’a pas voulu lui-même assurer qu’il allait le mettre en œuvre.

Le rapport en question, obtenu par Radio-Canada, affirme qu’il y a lieu d’agir rapidement et avec vigueur pour inverser la tendance en matière d’usage des pesticides.

Issu de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), le rapport préconise 11 projets innovateurs de substitution des pesticides actuels par des biopesticides, ou encore des changements dans les pratiques.

« C’est sûr que ça me préoccupe, je suis fâché de connaître cette situation », a déclaré M. Lamontagne, en point de presse jeudi matin avant de se rendre à la réunion du caucus caquiste.

Il a dit avoir demandé à son équipe de « voir ce qui en est », mais a ensuite reproché au gouvernement libéral précédent de n’avoir rien fait en 2016.

« Pourquoi il n’a pas donné suite à ce rapport ? » a-t-il demandé, tout en préférant prendre connaissance du contenu avant de s’engager à le mettre en œuvre.

Cependant, il a manifesté son ouverture. « Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire ce qui peut être fait rapidement dans les propositions de ce rapport », a-t-il expliqué.

« L’influence » de l’industrie

Québec solidaire a vu dans l’absence de suivi de ce rapport une démonstration de l’influence occulte de l’industrie des pesticides. « On se demande pourquoi le ministère a mis le couvercle sur la marmite, a dit la députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, en mêlée de presse jeudi matin. L’influence de l’industrie des pesticides est probablement là. »

Elle a également remis en doute la parole du ministre, qui a dit ne pas être au courant de ce rapport.

QS a également voulu débattre d’une motion demandant notamment au gouvernement d’agir rapidement dans le dossier des pesticides « en s’appuyant notamment sur les propositions de l’IRDA », mais le gouvernement caquiste a refusé.

Rappelons qu’une commission parlementaire se penchera sur les effets des pesticides dans l’industrie agroalimentaire québécoise, à la demande du député péquiste de Bonaventure, Sylvain Roy.

Le mandat prévoit qu’elle doit « examiner les impacts des pesticides sur la santé publique et l’environnement, ainsi que les pratiques de remplacement innovantes disponibles et à venir dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation, et ce, en reconnaissance de la compétitivité du secteur agroalimentaire québécois ».