Le Conseil national de recherches du Canada (CRNC) affirme que les maisons et les autoroutes du pays ont été construites en fonction de modèles météorologiques qui sont maintenant désuets en raison des changements climatiques.

Le CNRC a lancé un appel d'offres la semaine dernière pour trouver un consultant qui mettra à jour les données météorologiques de 660 emplacements à travers le pays, dans le but de moderniser le code national du bâtiment afin que les infrastructures résistent mieux aux conséquences d'une planète de plus en plus chaude.

«Les bâtiments et les systèmes publics d'infrastructure sont conçus selon les données historiques qui présument que le climat restera stationnaire, et n'ont pas été conçus pour s'accommoder à certains événements météorologiques extrêmes attribués aux changements climatiques», est-il écrit dans l'appel d'offres daté du 6 novembre.

«Ainsi, il y a un risque accru de défaillance de bâtiments et d'infrastructures.»

Dans le Nord, la fonte du pergélisol et l'érosion côtière dues à l'élévation du niveau de la mer sont déjà des défis majeurs. Plus au sud, des chutes de neige plus abondantes, des tempêtes plus fréquentes et avec des vents plus forts ainsi que des scénarios de précipitations inhabituelles créent de nouveaux problèmes pour les bâtiments, les routes et les ponts.

En visitant les maisons inondées au Québec au printemps dernier, le premier ministre Justin Trudeau avait prévenu que de tels événements météorologiques extrêmes surviendraient plus fréquemment.

Les coûts du programme fédéral d'aide financière en cas de catastrophe ont d'ailleurs bondi. Depuis 2011, le programme a dépensé en moyenne 360 millions $ par année, soit trois fois ce qu'il dépensait il y a dix ans. La plupart des fonds ont été versés pour des inondations ou des incendies de forêt.

L'adaptation du code du bâtiment pour diminuer les risques et l'adaptation à la nouvelle situation météorologique font partie des engagements qui figurent dans le cadre national sur les changements climatiques, qui a été approuvé par Ottawa et les 11 provinces et territoires l'an dernier.

Dans le plus récent budget, le gouvernement fédéral a réservé 40 millions $ sur cinq ans pour la construction de bâtiments adaptés au climat.

Mais avant de modifier le code du bâtiment, le CNRC doit savoir à quoi s'attendre.

Le consultant choisi travaillera de concert avec le Service météorologique d'Environnement Canada, ainsi qu'avec les fonctionnaires du ministère de l'Environnement et du Changement climatique, pour trouver des informations sur l'impact d'une hausse des températures allant de 0,5 degré à 5 degrés Celsius.

La Terre s'est déjà réchauffée de plus d'un degré en moyenne comparativement aux niveaux préindustriels. Les pays signataires de l'Accord de Paris souhaitent limiter cette hausse pour qu'elle ne dépasse pas les deux degrés Celsius.

Les nouvelles données serviront ensuite à la mise à jour 2020 du code national du bâtiment et à celui de construction des autoroutes, qui ne sont pas des lois, mais qui servent de modèles pour les provinces et les municipalités.

L'appel d'offres se terminera le 11 décembre et le CNRC prévoit commencer à travailler sur le projet en janvier.