Des scientifiques canadiens et américains allient leurs forces pour étudier les inondations dans le lac Champlain et la rivière Richelieu au cours des cinq prochaines années.

La rivière Richelieu prend sa source dans le lac Champlain, qui chevauche la frontière canado-américaine.

En plus d'analyser les éventuelles causes des épisodes d'inondation antérieurs, les chercheurs tenteront de déterminer des moyens de mieux prévoir ces catastrophes naturelles ainsi que d'en réduire les dégâts, dans un contexte où les changements climatiques pourraient faire augmenter les risques.

Une attention particulière sera portée sur les inondations d'ampleur historique survenues en 2011.

Les scientifiques qui pilotent cette étude - pour laquelle 15,2 millions ont été injectés - se pencheront notamment sur les répercussions que le canal Chambly pourrait avoir sur de tels désastres naturels, a affirmé le gestionnaire de la Section Hydrologie et Écohydraulique d'Environnement Canada, Jean-François Cantin.

Le canal Chambly accueille des bateaux dans la région des rapides qui se trouvent près de la municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Un autre axe d'attention pourrait être celui des effets qu'ont les trappes à anguille, conçues en forme de «V», sur le courant de l'eau, a ajouté M. Cantin, qui codirige aussi le Groupe d'étude international du lac Champlain et de la rivière Richelieu.

«Les bancs là-bas exercent vraiment un contrôle naturel de tout le système en amont de Saint-Jean-Sur-Richelieu, le lac et le niveau des eaux», a-t-il expliqué.

L'étude est menée au profit de la Commission mixte internationale (CMI), qui a été créée en 1909 pour gérer les enjeux entourant les eaux transfrontalières entre le Canada et les États-Unis.

Les recherches en cours ont débuté en 2013 pour répondre à l'importante vague d'inondations survenues en 2011 en pourtour du lac Champlain, notamment dans les États du Vermont et de New York.

À Saint-Jean-sur-Richelieu, environ 3000 foyers situés dans des aires de basse altitude ont été touchés, sur une population de 93000 personnes.

Il s'agit de la troisième fois que la CMI se penche sur le lac Champlain et le Richelieu en matière d'inondations. En 1937, l'organisation a approuvé la mise en place d'un barrage visant à contrôle d'éventuelles inondations près de Saint-Jean-sur-Richelieu. La construction de la structure n'a toutefois jamais été complétée.

En 1981, au terme d'une analyse de six ans, la CMI a conclu que la prévention des inondations ainsi qu'un système de contrôle devaient être instaurés, mais qu'aucune action n'était prise en ce sens.

M. Cantin a de son côté indiqué que la population serait informée des développements de son équipe ainsi que de leurs collègues américains.