La victoire du Parti libéral de Justin Trudeau n'influencera pas la future décision des États-Unis sur le projet controversé de l'oléoduc transfrontalier Keystone XL, a assuré mardi le secrétaire d'État américain John Kerry.

Tout comme le gouvernement canadien sortant du conservateur Stephen Harper, Justin Trudeau soutient le projet de construction d'un oléoduc visant à transporter le pétrole canadien des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'au centre des États-Unis.

Mais le vainqueur des élections de lundi est perçu comme étant plus sensible aux craintes des écologistes et a déjà dit qu'il s'emploierait à répondre aux inquiétudes des États-Unis.

John Kerry, s'adressant à un parterre d'investisseurs spécialisés dans les technologies propres, a assuré au lendemain des élections canadiennes que le changement de couleur politique à Ottawa n'influencerait pas la décision de Washington, qui étudie le projet depuis déjà sept ans.

«La décision sur Keystone se fonde sur les avantages et les inconvénients qui apparaissent dans l'étude exhaustive» du projet réalisée par des agences fédérales américaines, a-t-il dit.

La décision «sera prise au moment approprié, mais j'aimerais qu'elle soit prise aussi vite que possible», a ajouté le secrétaire d'État.

La première demande de l'opérateur TransCanada adressée à Washington remonte à 2008.

Aucun dossier environnemental n'est plus emblématique du fossé idéologique qui existe aux États-Unis sur l'énergie et l'environnement.

Pour les conservateurs, et quelques démocrates des régions concernées, le chantier est synonyme d'emplois et d'indépendance énergétique. Les démocrates, à l'inverse, appellent le président américain Barack Obama à refuser le permis de construire au nom de la lutte contre le changement climatique et de la protection de l'environnement.

Après des années d'un silence qui lui avait valu la défiance de la gauche et des écologistes, la candidate démocrate à la Maison-Blanche et ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton a déclaré en septembre son opposition au projet.

Long de 1900 kilomètres, dont 1400 aux États-Unis, l'oléoduc arriverait jusqu'au centre des États-Unis, dans le Nebraska, d'où le pétrole canadien pourrait rejoindre les raffineries américaines du golfe du Mexique.