Le Québec accueille en fin de semaine le sommet d'une organisation qui pour l'occasion l'accepte enfin à part entière.

Le premier ministre Philippe Couillard est l'hôte pour trois jours de la Conférence des gouverneurs et des premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent, un forum qui vise notamment à protéger la plus grande source d'eau douce au monde et à améliorer les échanges économiques. L'organisme a d'ailleurs parmi ses nouveaux objectifs de doubler l'importance du commerce maritime dans la région.

Ce partenariat regroupait à l'origine les États américains riverains des Grands Lacs, puis a ensuite accueilli le Québec et l'Ontario, mais avec un statut différent de membres associés. Mais vendredi, à la conférence de presse d'ouverture du sommet, à Québec, les deux provinces ont pu adhérer officiellement à part entière à la Conférence.

«Pour être franc, (la situation antérieure) n'était pas tout à fait correcte, a dit le gouverneur du Michigan, Rick Snyder. Je suis content de voir que nous corrigeons cela et que tous les membres sont désormais égaux. (...) C'est d'une importance critique. Nous sommes amis, partenaires, voisins.»

Les études scientifiques les plus récentes démontrent que les Grands Lacs sont de nouveau «menacés» et les États membres devront faire preuve d'un «nouveau leadership», a souligné la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne.

Parmi les menaces, il y a les espèces aquatiques exotiques envahissantes, les algues, ainsi que les variations des niveaux d'eau induites par les changements climatiques, a énuméré M. Couillard.

Le premier ministre a affirmé que les États membres font partie du «périmètre stratégique du Québec». Ils constituent ensemble la troisième économie régionale du monde, avec un PIB de plus de 5000 milliards $, a-t-il fait valoir.

M. Couillard a bien l'intention de mousser sa Stratégie maritime, son projet de mise en valeur économique du Saint-Laurent dont les détails restent toutefois à être connus.

Cela tombe bien, puisque la Conférence a annoncé vendredi son intention d'«élaborer une stratégie pour doubler l'importance du commerce maritime dans la région, diminuer l'impact environnemental de son réseau de transport et soutenir son secteur industriel».

Selon le gouverneur du Michigan, la Stratégie maritime du Québec s'inscrit bien dans cet objectif.

«Je n'ai pas encore eu l'occasion de la consulter, mais je suis certain qu'elle est conforme à nos priorités», a commenté M. Snyder, pour qui les cours d'eau sont «d'énormes moteurs économiques».

Samedi, une série d'ateliers et d'allocutions auront lieu au Château Frontenac. Le président de la Caisse de dépôt, Michael Sabia, de même que M. Couillard et Mme Wynne s'adresseront aux participants.

M. Couillard devra partager son temps, samedi, avec le congrès du Parti libéral qui se tient aussi en fin de semaine, à Montréal, mais il a assuré qu'il n'allait pas négliger ses invités.

«Malheureusement, les deux arrivent en même temps, c'était difficile de faire un changement de dates avec un préavis relativement court, mais moi, je serai là pour les moments les plus importants», a-t-il dit.

Avant de devenir la Conférence des gouverneurs et des premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent et englober ainsi le Québec et l'Ontario, le Conseil des gouverneurs regroupait huit États américains, l'Illinois, l'Indiana, le Michigan, le Minnesota, l'État de New York, l'Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin. L'organisme a été fondé en 1983.