Des experts et dirigeants africains se réuniront fin mars au Botswana pour faire le point sur les mesures de sauvegarde des éléphants d'Afrique, décimés par le braconnage, en prélude à une conférence internationale sur le trafic illégal de faune sauvage.

Les deux conférences se tiendront respectivement les 23 et 25 mars à Kasane (nord), en bordure du delta de l'Okavango, a annoncé mardi le ministre botswanais de l'Environnement et du Tourisme Tshekedi Khama.

La première conférence fait suite à un «Sommet des Éléphants» qui a eu lieu en 2013 dans la capitale du pays, Gaborone. Les experts, ONG, et représentants des gouvernements d'une trentaine de pays tenteront de tirer le bilan des 14 mesures retenues à l'époque pour lutter contre le massacre en cours.

«Les mesures proposées prévoient notamment l'application plus stricte des lois existantes, le renforcement des agences de défense de l'environnement, et le reclassement du crime de trafic de produits interdits en crime grave», a expliqué M. Khama.

«Les chefs d'État signeront un plan d'action, et nous évaluerons le chemin parcouru depuis notre dernière réunion. Ici au Botswana, nous faisons beaucoup pour lutter contre le braconnage. Mais l'essentiel n'est pas l'argent que vous y mettez, c'est surtout une question de volonté politique et d'éducation», a-t-il dit.

Environ 100 000 éléphants ont été abattus illégalement en Afrique entre 2010 et 2013, pour alimenter le trafic clandestin de l'ivoire, essentiellement destiné à la Chine.

L'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) estime qu'il en reste entre 420 000 et 650 000 à l'état sauvage sur le continent.

Le Botswana est pour le moment relativement préservé du braconnage, et abrite à lui seul 200 000 de ces pachydermes.

Deux jours plus tard, le 25 mars, aura lieu la conférence de suivi de la Conférence de Londres-2014 sur le trafic illégal d'espèces sauvages sur la planète.

Ce trafic, qui génère 19 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel, est devenu une préoccupation majeure des États, qui le comparent parfois au trafic de drogue.