La rameuse Mylène Paquette donne son appui à une campagne de mobilisation nationale contre le transport de pétrole par oléoducs, qui selon elle met en péril une espèce dont elle est passionnée, les bélugas.

Elle a témoigné de la richesse des milieux marins pendant 129 jours lors de sa traversée de  l'océan atlantique à la rame. Mylène Paquette choisit maintenant de s'associer à un groupe de militants écologiques et autochtones pour sensibiliser les Québécois à la protection des écosystèmes aquatiques.

«Pendant cinq ans, on m'a dit que c'était impossible de faire ce que j'ai fait, alors que je n'entende personne me dire que c'est impossible de protéger notre Saint-Laurent» a lancé la rameuse samedi à environ 150 personnes qui s'étaient rassemblées au parc La Fontaine.

La rameuse a pris la parole dans le cadre du lancement montréalais de la campagne nationale Coule pas chez nous, organisée par le collectif STOP oléoduc. Le mouvement  vise à alerter la population concernant les risques environnementaux des projets d'oléoduc Énergie Est de TransCanada et celui d'inversion du flux de la canalisation 9B d'Enbridge, ainsi que de l'exploitation des sables bitumineux.  

«Le gouvernement du Canada a plié et est au service des pétrolières, mais le gouvernement du Québec ne doit pas tomber dans ce panneau, et doit faire sa propre évaluation environnementale du projet Énergie Est», a déclaré Patrick Bonin de Greenpeace, qui a promis une mobilisation citoyenne équivalente a celle qui s'est élevée contre l'exploitation des gaz de schiste.

«C'est le début d'une longue bataille », a renchéri au micro Steven Guilbeault d'Équiterre, qui a également plaidé pour la mise sur pied d'un Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur la question. «Ces pipelines à l'échelle nord-américaine laissent couler chaque année des millions de litres, ce n'est pas vrai que c'est sécuritaire.»

Pouponnière de bélugas

De son côté, la rameuse Mylène Paquette a dit en avoir particulièrement contre la volonté de la pétrolière albertaine TransCanada d'acquérir le port de Cacouna, une annonce qui l'a «enragée». Le secteur est considéré comme une pouponnière de bélugas.

«Les bélugas se reproduisent et mettent bas en juin juillet dans cette région, a-t-elle expliqué à La Presse. Si on laisse ça faire, je pense que ça ne prendra pas beaucoup de temps avant qu'on perde cette espèce.»

Une marche de protestation contre les oléoducs se mettait d'ailleurs en branle au même moment à Cacouna. Les participants de la marche des Peuples pour la Terre Mère comptent parcourir 700 kilomètres pour arriver le 14 juin à Kahnawake.

Mylène Paquette n'écarte pas la possibilité de réaliser des coups d'éclat, comme sa traversée historique, pour sensibiliser la population à la cause.

«On est en train d'y réfléchir pour essayer d'avoir le plus d'impact et pour pouvoir appeler la population à se mobiliser et surtout à s'informer.»