Le projet d'inversement de la ligne 9 d'Enbridge, qui doit acheminer du pétrole de l'Ouest à Montréal, doit être assorti de plusieurs conditions avant d'être autorisé.

C'est ce qu'affirme le maire de Montréal, Denis Coderre, au nom de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

«C'est un oui mais, et avec un gros mais», a affirmé M. Coderre ce matin.

M. Coderre demande le respect de 18 conditions posées au projet l'automne dernier par l'Assemblée nationale, dont un fonds de prévoyance d'un milliard.

Il était accompagné du maire de Terrebonne, Jean-Marc Robitaille, du président l'Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, et de l'écologiste Steven Guilbeault, d'Équiterre.

Les quatre ont dénoncé le manque de transparence d'Enbridge dans son projet d'inversement de la ligne 9B. Ce projet inclut une campagne d'inspection et de réparations à l'oléoduc, qui date de 1976.

«Le pipeline traverse 200 terres agricoles, a dit M. Groleau. Enbridge a fait 600 tests mais ils n'ont pas partagé le résultat de ces tests avec les agriculteurs.»

Le maire Robitaille a pour sa part rappelé qu'il avait appris avec plus de deux ans de délai qu'il y avait eu un déversement de 4000 litres à la station de pompage située à Terrebonne.

Il a insisté sur la nécessité pour Enbridge de fournir un fonds de prévoyance d'un milliard. La somme n'est pas exagérée compte tenu du coût du nettoyage suite à l'éclatement d'un autre pipeline d'Enbridge au Michigan en 2010.

«On sait que le déversement de Kalamazoo a coûté plus de 1 milllard jusqu'à maintenant», dit-il.

Selon M. Guilbeault, on peut craindre un coût beaucoup plus élevé s'il devait y avoir un déversement semblable dans la région de Montréal.

«Pour Kalamazoo, on parle d'une ville d'environ 7000 habitants, dit-il. Le même incident à Montréal ou à Toronto pourrait coûter 3 milliards».