La Chambre américaine des représentants a voté mercredi à l'initiative de sa majorité républicaine une mesure symbolique pour accélérer la construction de l'oléoduc Keystone XL, sans attendre l'aval du président Barack Obama.

La mesure est symbolique, car il est peu probable que le Sénat, contrôlé par les démocrates, l'adopte. La Maison-Blanche a aussi indiqué que Barack Obama utiliserait son veto. Mais elle vise à forcer la main du président, déchiré entre les risques écologiques et le potentiel économique du projet.

Sa décision, repoussée une première fois en 2012, est indispensable, car le tracé traverse une frontière, avec le Canada.

«L'oléoduc Keystone va créer des dizaines de milliers d'emplois américains et emporter près d'un million de barils de pétrole dans les raffineries américaines chaque jour, ce qui fera baisser les prix de l'essence, aidera la croissance, augmentera notre indépendance énergétique et revitalisera l'industrie manufacturière», a déclaré John Boehner, président républicain de la Chambre des représentants.

Keystone XL est un projet d'oléoducs de la société canadienne TransCanada qui relierait, sur un tracé de 1.897 km, les sables bitumineux de l'Alberta, au Canada, au Nebraska, en plein centre des États-Unis. Keystone XL ferait plus que doubler la capacité de transport actuellement permise par un circuit, plus long, d'oléoducs.

Mais les associations écologistes s'inquiètent des risques de pollution des nappes phréatiques en cas de fuite, notamment dans l'aquifère Ogallala, qui touche huit États.

Aucune date n'a été annoncée pour la décision finale de Barack Obama. Celui-ci avait en janvier 2012 remis toute décision à cette année afin de permettre la réalisation d'une étude sur l'impact écologique de l'oléoduc.

En mars, le département d'État avait conclu dans un rapport préliminaire qu'un nouveau tracé proposé par TransCanada et évitant une zone écologiquement plus fragile n'aurait pas d'impact majeur sur l'environnement.