Le designer, architecte et créateur français Philippe Starck a annoncé mardi à Montréal qu'il avait créé une maison - dont il doit prendre possession dans un mois - qui produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme.

M. Starck a fait cette annonce devant la conférence C2-MTL, dont l'objectif est d'encourager l'innovation, et dont les promoteurs espèrent qu'elle fera de Montréal le «Davos de la créativité».

La maison, dont il a projeté une photo sur un grand écran, est «faite d'éléments préfabriqués et très accessibles sur le plan financier», a-t-il ajouté.

La présentation de ses idées a été un feu d'artifice continu de plus de cinquante minutes, pendant lesquelles il a évoqué ses différentes réalisations, du yacht du fondateur d'Apple Steve Jobs à une brosse de WC, en passant par une lampe en forme de Kalachnikov, des chaises, un divan conçu spécialement pour l'amour (cette invention est une forme de défense de la femme qui souffre plus souvent que l'homme sur un lit inconfortable, a-t-il souligné), et un autre bateau hybride, mu par un moteur hybride à hydrogène et à l'énergie solaire.

«Je suis un génie», a lancé le créateur de 64 ans, précisant qu'il pèse 88 kilos mais voudrait être «jeune et maigre», avant d'évoquer aussi l'avenir de l'humanité: «Il ne s'agit plus de rendre notre vie meilleure, il faut assurer notre salut».

D'ici quinze ans, «nous serons tous bioniques», avec des puces électroniques implantées dans le corps, a-t-il expliqué. Par ailleurs, il faut se dépêcher d'inventer de nouvelles matières plastiques, car l'épuisement du pétrole fera disparaître celles que l'on produit actuellement, et aussi, à plus long terme, de «démocratiser l'espace» et prévoir une migration de l'humanité vers un autre système solaire.

Se faisant le promoteur du «design démocratique» et de l'écologie, il a été interrogé sur le paradoxe entre ces objectifs et ses travaux pour les milliardaires. Il a répondu en évoquant «Robin des Bois», qui prend l'argent chez les riches pour l'utiliser au profit des pauvres.

Curieusement, en intervenant devant des centaines de personnes dans la deuxième ville francophone du monde, Starck a choisi de parler anglais, ce qui ne l'a pas empêché de faire rire son auditoire.