Les participants à un forum organisé à Washington sur l'énergie et le climat se sont dits optimistes mardi sur la conclusion cette année d'un nouvel accord multilatéral sur le climat, après que les Etats-Unis se sont déclarés «prêts» à mener la lutte dans ce domaine.

«Je sors de cette réunion un peu plus optimiste», a dit l'envoyé spécial américain pour le changement climatique Todd Stern à l'issue de ce forum organisé à l'initiative du président américain Barack Obama pour préparer la conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique en décembre à Copenhague.

«Cela ne va pas être facile de parvenir à un accord, ou alors nous ne serions pas là», a dit M. Stern. «Je pense que la nature des discussions (...) était dans l'ensemble assez encourageante», a-t-il ajouté.

Un optimisme dont a fait également part le ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel. «Je suis assez optimiste sur le fait que nous allons réussir en décembre», lors de la conférence de Copenhague, à conclure un accord sur le climat, a-t-il dit,

Son homologue français Jean-Louis Borloo a également qualifié les discussions au sein du forum «de franches et approfondies (...) avec des positions constructives».

M. Gabriel a toutefois estimé que les pays en développement n'étaient pas encore prêts à prendre des engagements sur des réductions d'émissions de gaz à effet de serre. «Aujourd'hui, il n'y a pas eu de gestes dans ce sens», a-t-il estimé.

Les pays en développement estiment qu'ils ne peuvent pas prendre d'engagements fermes dans ce domaine tant qu'ils ne connaîtront pas la position des Etats-Unis, où le Congrès, qui est très controversé sur ce dossier, doit examiner un projet de loi prévoyant une réduction de 20% d'ici 2020 des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2005.

«La plupart des pays riches soit gardent encore leurs cartes cachées soit n'ont pas du tout de cartes à montrer», a estimé le directeur de Greenpeace Brésil Marcelo Furtado.

Lundi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré, à l'ouverture du forum, que les Etats-Unis étaient «prêts à mener (la lutte contre le changement climatique) et décidés à rattraper le temps perdu».

«Les Etats-Unis ne sont plus aux abonnés absents», a ajouté la secrétaire d'Etat, faisant allusion aux reproches faits fréquemment à l'encontre de l'administration George W. Bush pour avoir minimisé la menace liée au réchauffement climatique et peu agi pour y faire face pendant huit ans.

Tout en saluant ces propos, le ministre français de l'Ecologie et de l'Energie Jean-Louis Borloo a estimé mardi que le changement radical de ton de Washington sur le climat, ne devait pas minimiser leurs ambitions chiffrées de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

«Il y a cette espèce de situation où on est tellement heureux du changement d'attitude et en même temps cela ne peut pas entraîner une réduction des ambitions», a-t-il dit, estimant que les propositions américaines de réduction de leurs émissions correspondaient à une baisse de 6 ou 7% comparativement au niveau de 1990.

Le forum a réuni pendant deux jours dans la capitale américaine des représentants de l'Australie, du Brésil, du Canada, de la Chine, de la Commission européenne, de la France, de l'Allemagne, de l'Inde, de l'Indonésie, de l'Italie, du Japon, de la Corée du Sud, du Mexique, de la Russie, de l'Afrique du Sud, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, du Danemark et de l'ONU.