Le gouvernement devra investir considérablement pour développer des alternatives à l'enfouissement des déchets, affirment les partis de l'opposition à Québec.

Réagissant au rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) concernant le projet d'expansion du dépotoir de Lachenaie, le Parti québécois et l'Action démocratique estiment que la balle est maintenant «dans le camp de la ministre» de l'Environnement, Line Beauchamp.

«Ça va prendre un plan sur 10-15 ans, avec une orientation claire, a indiqué le député adéquiste de Terrebonne, Jean-François Therrien. Présentement, le gouvernement agit en spectateur, ne participe pas et délègue des pouvoirs à la CMM, qui doit arriver avec des solutions. Il donne les responsabilités, mais pas les moyens. C'est le gouvernement qui délivre le permis, alors c'est lui qui est responsable.»

Pour l'ADQ, le gouvernement doit soit décider de garder les sites d'enfouissement et maintenir le dépotoir de Lachenaie, soit investir dans d'autres moyens d'éliminer les déchets.

Si le gouvernement décidait de privilégier des nouvelles technologies, comme des centres de gazéification, il faudrait, selon M. Therrien, au minimum 10 ans pour les implanter, et cela impliquerait des coûts importants, d'où l'importance pour lui d'être rapidement fixé sur les intentions de la ministre.

«Au niveau des immobilisations, le gouvernement devrait au moins financer à hauteur de 50% les nouvelles technologies, pour laisser le temps aux villes d'être capables de les gérer par la suite, sans augmenter les taxes des citoyens», a expliqué M. Therrien.

Montréal, ajoute-t-il, n'a pas fait les efforts nécessaires jusqu'à présent pour réduire ses matières résiduelles et devra rapidement faire ses devoirs.

Au PQ, on reçoit favorablement les recommandations du BAPE et espère que la ministre en tiendra compte. Mais pour contrer l'enfouissement des matières organiques et la pollution que cela crée, il faudra davantage d'investissements des gouvernements, soutient le député de Gouin, Nicolas Girard, notamment pour mettre en place des infrastructures de valorisation des déchets. «C'est en partie la responsabilité du gouvernement», dit-il.

La ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, est actuellement en vacances et n'a pas commenté le dépôt du rapport du BAPE. Son attaché de presse, Philippe Cannon, a indiqué que la ministre ne ferait aucun commentaire avant qu'une décision ne soit prise par le gouvernement quant à l'avenir du site d'enfouissement.

Des analyses environnementales doivent d'abord être effectuées par les fonctionnaires du ministère de l'Environnement avant que Québec ne se prononce, a-t-il indiqué, ce qui pourrait prendre plusieurs semaines, voire quelques mois.

Le gouvernement doit présenter au printemps 2009 une nouvelle politique de gestion des matières résiduelles, très attendue. En juin dernier, une commission de l'Assemblée nationale réclamait que Québec se dote d'un échéancier pour atteindre l'enfouissement zéro des matières organiques.